Le samedi 4 juin 2016, des professeurs membres du F- SYNTER retenus pour la correction des épreuves écrites du BEPC vont briller par leur absence dans les salles. Un mouvement qui fait suite à plusieurs semaines de négociations avec les responsables des enseignements pour lever la suspension de salaire infligés aux stagiaires, Jean Zongo, professeur de français au lycée départemental de Dakoro et de Djibril Yonaba, professeur d’histoire-géographie au lycée municipal Héma Fadouga Gnambia de Banfora. « Nous avons lancé ce mot d’ordre, parce que deux de nos camarades ont été frappés par la mesure administrative qui a consisté à suspendre leur salaire au niveau de la solde », a confié l’air amer, Lassané Ouédraogo, SG de ladite coordination, entouré de certains militants. Il a précisé que ceux-ci ont été recrutés par concours, pour le compte du ministère de l’Enseignement secondaire et affectés ensuite par décision dans les établissements suscités. Curieusement, a-t-il renchéri, ils se sont retrouvés affectés par une note du directeur provincial de l’éducation national qui les envoie dans les CEG du MENA. Plus tard, ils auraient reçu une note d’affectation du MESS. « On a estimé que le DR a rétabli les choses, parce qu’ils ont fait le concours pour le MESS et non pour le MENA », a relevé le SG de la coordination. Après un mois de prise de service, a-t-il poursuivi, cette dernière note sera annulée par le DR des enseignements secondaires, et ils seront priés de rejoindre le MENA. Et Lassané Ouédraogo de s’insurger qu’ils ne pouvaient pas se retrouver au MENA, sans une mise à disposition et sans non plus un document attestant qu’ils sont du MENA.
Remplacement des professeurs grévistes
Pour sa part, le directeur régional de l’enseignement secondaire, Cyrille Bayala s’est dit surpris par ce débrayage et explique que : « Le 31 mai 2016 et à la demande du gouverneur, il y a eu une rencontre de tous les acteurs de l’éducation autour bien entendu des questions de l’éduction, entre autres, celle des deux agents qui avaient été affectés au MENA et pour des raisons qui leurs sont propres, refusent de rejoindre le MENA, au motif qu’ils ont été recrutés par le MESS. Malgré les interpellations et les conseils, ceux-ci, sous l’instigation de la F-SYNTER, ont refusé de rejoindre leur poste. Ils sont restés de façon clandestine au lycée municipal Héma Fadouga Gnambia et au lycée départemental de Dakoro ». Et M. Bayala d’insister sur le fait que ces deux agents avaient été initialement mis à la disposition du MENA et affectés au CEB de Moussodougou et au CEB de Ouo. M. Bayala reconnaît cependant qu’il y a eu une erreur administrative d’exploitation de documents. Le 3 mai 2016, a-t-il souligné, les parties impliquées dans la gestion de cette crise et le gouverneur se sont concertés. Le gouverneur qui a qualifié cette situation de tord partagé a suggéré que les agents produisent une lettre d’explication et l’administration scolaire, un rapport à transmettre pour demander l’arrêt du processus de suspension de salaire. Cette conclusion n’a pas été du goût du F-SYNTER qui pense qu’il revenait à l’administration seule d’écrire et de réparer le tord. Ce jour-là, a martelé le DR, on leur a expliqué de long en large, que la lettre d’explication ne constituait pas un aveu de culpabilité. C’était une occasion, selon lui, pour les agents, de dire que contrairement au communiqué d’abandon de poste publié par le DPENA, qu’ils étaient bel et bien à leur poste. Et au dire du DR de l’enseignement, les délégués du F-SYNTER ont pris un engagement ferme salué, ce jour-là de ne pas prendre le BEPC en otage. C’est donc sur une note de sérénité que les épreuves vont débuter le 1er juin sans encombre jusqu’à la nuit du vendredi 3 juin où la F-SYNTER a fait circuler des SMS pour lancer le mot d’ordre de boycott. Le lendemain, des enseignants ont fait défection mais d’autres étaient à l’appel. Dès le lundi, et en attendant le renfort de professeurs d’ailleurs promis par le ministère, la direction régionale de l’enseignement secondaire a fait appel aux professeurs qui n’étaient pas retenus pour l’examen.
Frédéric OUEDRAOGO
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