Sur le contexte et le bien-fondé dudit rapport, Chrysogone Zougmoré, président du MBDHP, explique qu'il était nécessaire que « le MBDHP, fidèle à ses missions de veille, d'alerte et d'interpellation, produise un rapport sur les violations de droits humains commises lors de cette insurrection ». Le rapport tient en 68 pages et se subdivise en deux grandes parties.
La première partie du rapport traite du contexte politique, économique et social de survenue de l'insurrection populaire, marqué par la confiscation du pouvoir 27 années durant par Blaise Compaoré, la faillite de l'Etat, incapable de répondre aux aspirations populaires et la montée progressive des contestations et la quête de changement.
La deuxième partie traite des cas de violation de droits humains relevés depuis l'insurrection populaire, dont notamment des cas de violations du droit à la vie, du droit à la sûreté de la personne et au respect de l'intégrité physique, des menaces sur l'exercice des libertés démocratiques, de la confiscation des acquis de l'insurrection populaire par l'armée, du droit à l'accès à la justice et à l'égalité de tous devant la loi, du droit de propriété, avec les destructions et pillages de biens publics et privés et du droit au travail, du fait de la mise au chômage de près de 5000 travailleurs suite aux destructions d'entreprises et unités industrielles.
Au-delà des données factuelles qu'il contient et de sa dimension simplement narrative, ce rapport se veut avant tout, selon M. Zougmoré, « un outil d'interpellation de la conscience collective, aussi bien des gouvernants que des gouvernés ».
En conclusion, le président du MBDHP invite les populations à œuvrer à la maturation de l'esprit de lutte citoyenne organisée, en s'abstenant de tous actes et attitudes anarchiques, conduisant souvent à des violences physiques inconsidérés, ainsi qu'à des destructions systématiques et aveugles de biens publics et privés.
Alors que les autorités burkinabè préparent une journée nationale d'hommage aux martyrs de l'insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2015 pour le 30 mai prochain, Chrysogone Zougmoré pense que « ce rapport se veut une piqûre de rappel, pour signifier que la vérité et la justice constituent le plus grand hommage que nous puissions rendre à nos martyrs ».
Abel AZONHANDE