Les Ivoiriens vivant au Burkina Faso se sont retrouvés au domicile de leur ambassadeur le 31 janvier dernier en vue de se souhaiter mutuellement les vœux de nouvel an. Par la voix du président par intérim de l'Union des ressortissants de la Côte d'Ivoire au Burkina (Urecib), Mamadou Koné, ils ont exprimé leurs meilleurs vœux à Abdou Touré et ses proches, qui en retour, leur en ont souhaité autant. Tout en sollicitant une assistance financière pour trois cas sociaux à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso, les Ivoiriens présents à cette cérémonie disent être fiers du travail de leur ambassadeur.
Sur insistance des journalistes présents, l'ambassadeur s'est prononcé sur la situation qui prévaut actuellement au sein de sa communauté. Pour rappel, l'ex président de l'Urecib, François Touré a, lors d'une conférence de presse tenue le 24 janvier 2014 à Ouagadougou, demandé le départ d'Abou Touré. Selon les explications d'Abdou Touré, les dissensions seraient parties du don de 10 millions fait à la communauté ivoirienne par le président Alassane Ouattara, lors de sa première visite officielle en 2011. Il aurait remis ladite somme à François K. Touré en mains propres, séance tenante devant une foule de témoins dont le président ADO lui-même.
La justice, seule issue de la crise
Mais, plus tard, suite aux plaintes des uns et des autres qui disaient n'avoir pas bénéficié du don du président, l'ambassadeur dit avoir interpellé François K Touré qui l'aurait rassuré sur l'utilisation transparente des fonds. Cependant, il apprendra plus tard que ce dernier a plutôt utilisé une bonne partie de la somme à des fins personnelles. Suite à cela, François aurait été destitué par ses collaborateurs eux-mêmes à l'issue d'une assemblée générale. L'ambassadeur Abdou Touré justifie donc son silence par le choix de ne pas se trainer dans la boue avec «un homme qui a l'âge de sa fille» et d'ajouter que des tiraillements par presse interposée n'auraient pas honoré la fonction qu'il occupe.
Mamadou Koné, actuel président de l'Urecib, et son secrétaire général Charles O. Téhi, se sont également exprimés sur le sujet. Ils ont présenté à la presse des documents de transactions financières qui prouvent, d'après eux, les malversations de leur ex-collaborateur, et le nouveau récépissé de l'association. Des documents qu'ils comptent présenter avec d'autres preuves à la justice burkinabè le 17 février prochain. «François a retiré l'argent avec sa signature en compagnie d'un autre signataire qui n'est pas membre du bureau. Il a utilisé cet argent à son propre compte... Cette procédure est illégale car, en principe, c'est le trésorier ou son adjoint qui est habilité à faire de telles transactions. Il a aussi fait des emprunts à la banque au nom de l'Urecib sans aviser les autres membres du bureau», a lancé Charles Téhi. La somme destinée à la cellule de la section de Bobo-Dioulasso n'aurait jamais été perçue en totalité, a ajouté Mamadou Koné. Somme toute, la seule issue de cette crise selon Mamadou Koné, est la justice.
Le sens de responsabilité de la classe politique burkinabè à saluer
Après donc cette clarification des uns et des autres, l'ambassadeur Abdou Touré, a promis faire le point des acquis socio-économiques et politiques en Côte d'Ivoire à mi parcours du mandat du président Alassane Ouattara à l'occasion de la célébration le 7 août prochain de l'anniversaire de l'indépendance de la Côte d'Ivoire, sans toutefois manquer den donner un aperçu. Il s'agit notamment de l'indice de sécurité qui, selon le diplomate, est passé de 3.8 en 2013 à 1.3 en ce début d'année, grâce à la politique de sécurisation engagée par le gouvernement Ouattara à travers le programme de vidéo surveillance des villes et bien d'autres actions.
A l'entendre, d'autres stratégies mises en place pour accélérer le compteur de l'économie ivoirienne auraient permis d'attirer à nouveau des investissements étrangers. En matière de réconciliation, des avancées significatives aussi ont été engrangées avec le retour récent de plus de 1200 ex-combattants loyalistes à l'ancien régime.
Sur l'actualité politique au Burkina Faso, Abdou Touré s'est dit convaincu de l'issue pacifique, au regard de la responsabilité dont fait montre toute la classe politique (majorité et opposition).