Des cadres de l'administration burkinabè ont été outillés à l'analyse des secteurs-piliers du développement durable au Burkina, identifiés par la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD). Ces cadres ont été formés à l'usage de grilles d'analyse du développement durable, conçues par la Chaire Eco-conseils de l'Université de Québec. Quatre jours durant, ils ont pu appliquer avec succès, non sans difficultés cependant, les cinq dimensions de la grille d'analyse (la dimension environnementale, la dimension économique, la dimension sociale, la dimension éthique) à quelques secteurs-piliers de la SCADD. Les animateurs de l'atelier ont donné une signification à chacune des dimensions de la grille. La dimension environnementale vise, selon eux, l'équilibre dynamique des écosystèmes comme facteurs de support de la production. La dimension économique permet aux sociétés humaines de satisfaire leurs besoins à partir des échanges comparatifs. La dimension sociale de la grille vise l'amélioration de la qualité de vie et la cohésion sociale. La dimension éthique, elle, vise l'équité entre les individus et les peuples, le partage des richesses et la création de mécanismes pour les futures générations. Enfin, la dimension gouvernance vise l'engagement, la participation et la responsabilisation de toutes les parties prenantes pour la prise en charge des projets de développement durable. Sept secteurs dont les mines, l'industrie et l'artisanat, l'environnement, le transport, le secteur rural, ont fait l'objet d'analyse. L'analyse révèle que nombre de ces secteurs répondent aux critères de développement durable mais que beaucoup reste encore à faire pour que le Burkina Faso réalise le pari d'une économie forte. Ainsi, dans beaucoup de secteurs, la dimension sociale, la dimension écologique et la dimension économique sont à revoir dans le sens de l'amélioration. Dans le secteur rural, la lutte contre la pauvreté reste un combat à gagner et l'usage de l'énergie demeure encore un luxe, selon les présentateurs des résultats de l'analyse. Dans le secteur minier, il y a des performances au niveau de l'éthique (73%), de l'écologie (64%), du social (54%), de l'économie (67%) et de la gouvernance (73%), selon les chiffres avancés par les présentateurs. Il reste néanmoins des efforts à fournir dans ce secteur. Il faut, selon les communicateurs, promouvoir l'exploitation industrielle des mines, lutter contre la fraude, soutenir davantage les populations riveraines des mines et carrières en améliorant leur santé. Car, à les croire, les mines constituent un secteur clé du développement du pays. Les animateurs de l'atelier reconnaissent des limites aux outils confectionnés depuis le Québec. Selon eux, ils ne s'adaptent pas à merveille à certains secteurs et il convient de les réadapter en les modifiant. Selon le secrétaire général du MEDD, Lambert Ouédraogo,des réflexions sont en cours dans ce sens. Il a remercié les parties prenantes de cet atelier en faisant une mention spéciale aux partenaires techniques et financiers.
Boulkindi COULDIATI