La coordination du CDAIP dénonce des manières dilatoires des autorités du pays face à leurs préoccupations, elle souhaite pour cela que la société civile et la presse mènent des investigations pour savoir exactement ce qui se cache dans cette affaire. Le coordonnateur de la dite coordination Ernest Zemba explique qu’à la suite de leur première conférence de presse, la coordination a adressé des correspondances aux autorités ministériels, municipales, à la société de réalisation et au bureau d’étude chargé de la construction de l’échangeur du Nord. N’ayant pas reçu de suite favorable, la coordination a organisé un meeting le 28janvier dernier mais les autorités font toujours la sourde oreille, ce qui a conduit à un sit-in le 16 février dernier. Selon Ernest Zemba à la suite de ce sit-in madame le maire de l’arrondissement 3 a reçu la coordination, mais jusque là pas de proposition concrète. Il détaille que le maire a simplement déclaré que la question le dépasse car elle n’est pas habilité à résoudre ce problème, mais elle transmettra les doléances de la coordination à qui de droit.
Une mauvaise volonté des autorités du pays à résoudre le problème.
La coordination reproche par ailleurs au chef de Tampouy de s’aligner derrière les autorités sans se préoccuper de la population qu’il est sensé défendre, mais surtout de leurs avoir menacé en indiquant que si jamais ils ne font pas attention, ils se retrouveront à la MACO, car on ne peut pas lutter contre la société de réalisation dudit échangeur. La coordination précise que le ministre en charge des infrastructures Eric Bougma a proposé au cours d’une rencontre avec la coordination, le recensement des maraichers sans toutefois clarifier les modalités de dédommagement de même que les contours du recensement.
Ernest Zemba souligne qu’aucun des points de leur plateforme n’a trouvé de solutions concrètes malgré toutes les démarches entreprises, ce qui témoigne de la mauvaise volonté des autorités du pays à résoudre le problème. C’est pourquoi la coordination interpelle les organisations de défenses des droits de l’Homme en l’occurrence le Mouvement Burkinabè des droits de l’Homme et des Peuples(MBDHP), le ministère des droits humains, ainsi que le ministère de l’emploi et les partenaires des maraichers à suivre de près l’évolution de cette crise.
La coordination demande simplement aux autorités de se pencher sérieusement à la situation des personnes affectées par la construction de l’échangeur du Nord, car si rien n’est fait elle passera à la vitesse supérieure pour se faire entendre. Elle invite cependant l’ensemble de la population à se solidariser à leur lutte, et tient les autorités responsables de la détérioration du climat social dans l’arrondissement.
Emilienne Kaboré