Démolition de boutiques de rue : évitons les comportements anarchistes

| 06.02.2016
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Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
© DR / Autre Presse
Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
Le Président de la délégation spéciale (PDS) de la commune de Bobo-Dioulasso, Jérémie Kouka Ouédraogo, s’est exprimé face à la presse le jeudi 4 février 2016, sur la volonté d’organisation de la société civile à démolir, vaille que vaille, les boutiques de rue attenantes au Centre Muraz.


On a en mémoire, des images de militants d’Organisations de la société civile (OSC) dites spécifiques, en train de démolir les boutiques de rue le long du mur (côté ouest) du Centre Muraz de Bobo-Dioulasso. Selon le PDS, le 12 février 2015, un jeune a formulé une demande d’occupation des lieux pour construire « des hangars à usage commercial » (boutiques de rue : ndlr). Le PDS sollicite l’avis du Directeur général (DG) du Centre Muraz. Cet avis viendra, avec cachet du Centre Muraz signé, mais sans nom du signataire précisé. Mais, la signature ressemble à celle du Pr Nicolas Méda, DG du Centre Muraz, selon le PDS de Bobo-Dioulasso. Cet avis pose quelques conditions : que les hangars soient réalisés en « matériaux métalliques ». Le PDS transmet alors le dossier de demande accompagné de l’avis du DG du Centre Muraz à ses services techniques pour avis. Le 24 février 2015, la Direction des services techniques municipaux (DSTM), délivre un avis « favorable au vu de l’avis de la DGCM (Direction générale du Centre Muraz : ndlr) ». C’est au regard de tout cela que le demandeur, O.Y. a été satisfait par l’autorité communale. Ainsi, le promoteur a versé au Trésor public la somme de 1,6 million F CFA, le 18 juin 2015, comme l’atteste la quittance qui lui a été délivrée. Ce qui lui permet d’engager ses investissements en toute quiétude.

Volte-face du Centre Muraz

Suite à tout cela, le PDS reçoit le 16 juillet, une lettre datée du 8 juillet et arrivée à la mairie le 10. Elle est signée du Dr Hama A. Diallo, DG par intérim. Par cette lettre de 4 pages, le DG par intérim délivre un avis défavorable. Ce qui est déjà fait, d’autant que d’autres installations existent déjà sur la même rue. Le 30 juillet, le DGCM, Pr Dah demandait le déguerpissement de la rue Djongolo Traoré et l’aménagement des rues Mamadou Konaté et Dr Cremer. Après réception d’un rapport de visite de sécurité du Centre par les Sapeurs pompiers, Pr Dah annonce au PDS de Bobo-Dioulasso le 19 janvier 2016, que ce rapport «vient étayer davantage l’impératif et l’urgence des dispositions que la Délégation spéciale de la commune de Bobo doit prendre pour le déguerpissement des boutiques de rue aux alentours du Centre Muraz ».

Ce sont donc sur ces éléments que s’appuient les meneurs des OCS spécifiques pour justifier leurs actes. Ainsi, après une invite à débarrasser » l’espace Ouest du Centre Muraz, qui sonne comme une injonction au PDS, ces OSC ont mis à exécution leur menace, le 30 janvier dernier. En toute illégalité. Outre ces arguments, ils disent qu’un décret interdit de réaliser des boutiques de rue sur la rue, côté Ouest du Centre Muraz. Le PDS reconnaît qu’un arrêté dans ce sens existe. Sauf qu’il concerne une douzaine de rues. Des boutiques de rue sont installées sur 8 des rues concernées. Que faire ? Déguerpir les boutiques de l’ensemble de ces 8 rues ? Combien de personnes perdraient-elles leur gagne-pain ? Les conséquences sont inimaginables. C’est le casse-tête auquel les autorités de la délégation spéciale ont été confrontées. Pour trouver des solutions à ces questions, trois sous-commissions ont été mises en place : l’une, chargée de faire l’inventaire des boutiques de rue et l’occupation du domaine public, l’autre pour étudier les dossiers en instance (plus de 1000 selon le PDS), la troisième pour relire les textes devenus obsolètes. Les OSC sont membres de toutes ces sous-commissions. Le rapport du Comité de gestion du domaine public dont relève ces sous-commissions, recommande de revoir l’arrêté, pour réduire l’interdiction des boutiques à deux rues. En ce qui le concerne, le PDS conseille à ceux qui sont en désaccord avec son arrêté, de s’adresser au Tribunal administratif, habilité à annuler cette décision. Il en appelle au sens civique et citoyen de tous, et à favoriser la voie du droit pour régler ce type de litige, car, ce n’est pas dans l’anarchie qu’on peut construire la commune, ni le pays.

Aly KONATE
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