Des caméras de surveillance sont certes visibles au niveau de certaines infrastructures, mais l'on reste sceptique quant à leur qualité, leur opérationnalité et leur objectif réel. Sont-elles là pour espionner les opposants au régime Compaoré par ces temps de tension politique dues aux positions tranchées sur le projet de tripatouillage constitutionnel? Ou est-ce vraiment la sécurité des usagers et des lieux qui a motivé cet investissement? Et même si cette deuxième raison prévalait, le dispositif est loin d'être à la hauteur du coût de l'infrastructure.
L'échangeur de Ouaga 2000, qui a coûté plus de 12 milliards de F CFA au budget national, porte encore les stigmates d'accidents qui n'ont toujours pas été réfectionnés. Les dégradations sont pourtant intervenues il y a longtemps. A coup sûr, le ou les responsables de ces actes répréhensibles ont pris la fuite après leur forfait.
Pour les feux tricolores et autres réalisations publiques de moindre coût, l'on peut comprendre qu'il est difficile de poster un ou plusieurs agents de sécurité juste pour assurer la sécurité de ces ouvrages. Les échangeurs sont en tout cas de loin plus onéreux et moins nombreux pour mériter plus d'égards en termes d'entretien et de sécurisation. Le prochain échangeur du nord, qui portera à 4 le nombre d'infrastructures de ce genre, coûtera la bagatelle de 67 539 838 485 F CFA HT HD, soit peut-être plus que le double du coût des 3 premiers réunis. Il serait donc inconséquent de lui réserver le même sort que les autres en permettant à des usagers négligents de les dégrader et de disparaître dans la nature en toute impunité.
Pourquoi ne pas installer des postes de police au niveau des échangeurs pour pallier les insuffisances des caméras?! Ainsi, en cas de défaillance de cette technologie, les agents postés sur place pourront poursuivre les éventuels fuyards ou alerter les autres postes situés sur le circuit emprunté par ces derniers. Le contribuable qui trime à joindre les deux bouts s'est beaucoup saigné pour permettre la réalisation de ces ouvrages dont l'utilité controversée lors de leur construction commence à se révéler pertinente avec l'accroissement démographique galopante de la capitale burkinabè. Il est donc important de leur assurer une longévité utile en en prenant bien soin. Les autorités doivent ouvrir également l'œil sur la dégradation d'autres ouvrages publics comme le goudron du fait de leur exploitation maladroite et non réglementaire par des particuliers ou des privés pour réaliser leurs propres travaux. Ces derniers ne se soucient plus de la bonne réhabilitation de la partie du bitume affaiblie ou complètement décapée ou trouée par leurs agrégats ou leurs engins poids lourds. Il appartient donc à la municipalité de jouer correctement son rôle de veille et de contrôle pour, sinon éviter ce genre de désagréments causés sur les infrastructures publiques, du moins rappeler les responsables de ces irrégularités à l'ordre pour qu'ils supportent le coût des réhabilitations, et le plus tôt possible pour ne pas pénaliser les autres citoyens honnêtes et innocents.
JPS