Déclaration de la Coalition des Organisations panafricanistes pour les Etats Unis d’Afrique (C.O.P-E.U.A)

| 28.05.2017
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Déclaration de la Coalition des Organisations panafricanistes pour les Etats Unis d’Afrique (C.O.P-E.U.A)
© DR / Autre Presse
Déclaration de la Coalition des Organisations panafricanistes pour les Etats Unis d’Afrique (C.O.P-E.U.A)
La Coalition des Organisations Panafricanistes pour les Etats-Unis d’Afrique (C.O.P-E.U.A) - formée à l’initiative de huit organisations de la société civile au Burkina Faso- a organisé le samedi 13 mai 2017 à partir de 7H00, un Cross populaire (marche) en boucle, parti de la place de la Nation. Tout le long de l’itinéraire marqué par le passage au Rond-point des Nations-Unies, elle a scandé de nombreux slogans anti-néocolonialistes, anti-néo-impérialistes et a fait une halte au bureau du représentant de l’Union Africaine à Ouagadougou (SAFGRAD) où elle a livré la déclaration ci-dessous à l’intention de l’Union Africaine.

Déclaration

Plus de 100 ans après la toute première Conférence panafricaine de nos Aînés en 1900 (à Londres, juillet),

Soit plus de trois Générations qui ont vu se succéder nos Arrières Grands-parents, Grands-parents, Parents et nous,

90 ans après la prise de la résolution revendicative de « la liberté complète pour les peuples africains et les peuples d’ascendance africaine » à la veille du quatrième Congrès panafricain de New York (août 1927),

Près de 60 ans après la manifestation des premières velléités d’Etats-Unis d’Afrique (au Congrès de Cotonou, juillet 1958),

Plus d’un demi-siècle après la formation de l’Organisation de l’Unité Africaine (1963) mutée en Union Africaine,

La question suivante de Cheikh Anta DIOP reste encore d’une actualité troublante : « Les responsables politiques africains ne sont-ils pas à la hauteur des problèmes qui leur sont posés pour amorcer la voie d’une véritable union du continent ? »

En guise de réponse à cette question, Joseph KI-ZERBO nous éclaire par le rappel d’une pensée : « Quand une classe ou une catégorie de la population a acquis les positions de prestige ou de pouvoir politique, la moindre orientation dans le sens d’un ensemble plus vaste, peut être regardée par cette catégorie comme une menace à son statut de privilégié. »

Aussi, Joseph KI-ZERBO conclut-il : « il n’y aura pas de véritable Unité Africaine sans sacrifice de la souveraineté et sans association au niveau des organisations de masse. »

Nous, citoyens africains de la société civile regroupés au sein de la Coalition des Organisations Panafricanistes pour les Etats-Unis d’Afrique,

Ayant foi au farouche combat de Kwame NKRUMAH pour l’Unité Africaine,

Partageant avec ferme conviction les idées nobles de nos devanciers et des concitoyens sincères dans la lutte pour l’Unité Africaine,

Partageant les nobles pensées diffusées par les illustres penseurs africains,

Connaissant suffisamment les enjeux de l’Unité Africaine aussi bien pour les peuples africains que pour les puissances néo-impérialistes et néo-colonialistes,

Rappelons quelques grands maux du continent qui sont de véritables goulots d’étranglement plombant l’épanouissement de l’Afrique:

1. Le traitement indigne et inhumain des populations africaines dans les aéroports du fait de leurs origines africaines ;

2. Le coût onéreux des frontières multiples sur le continent qui affaiblit l’économie et se traduisant par:

i. Le coût faramineux des changes de monnaies pour les populations à la base au profit des multinationales étrangères ;

ii. La difficulté pour les petits fabricants à obtenir les licences d'importation ou d'exportation nécessaires dans les échanges entre pays voisins ;

iii. Les tracasseries douanières et policières aux frontières : avec leurs lots d’exigence de pots-de-vin à verser pour franchir les barrières ;

3. L’impact négatif des épidémies récurrentes et déstabilisatrices comme la fièvre Ebola à l’échelle régionale ou continentale africaine chaque fois qu’une lueur de stabilité et d’espérance s’annonce, mettant ainsi à plat les progrès réalisés par des décennies d’efforts ;

4. Le regret de constater que les ripostes vigoureuses pour mettre fin à ces épidémies viennent toujours de l’extérieur ;

5. L’impact négatif de l’activisme terroriste transfrontalier pratiqué par des groupes munis d’armements de haute pointe d’origines étrangères, menaçant la survie, l’intégrité et la souveraineté des Etats et servant de prétexte à l’occupation étrangère (par exemple le Mali) ;

6. L’impact négatif du trafic massif de drogues et de leur consommation à grande échelle sur la santé des populations et le lot de criminalité transfrontalière qui l’accompagne ;

7. Le faible poids de l’Afrique dans le commerce international (moins de 3%) et le déficit criard de la balance commerciale ;

8. La précarité grandissante chez nombre de citoyens africains tentés de se détourner de nobles luttes pour une survie collective digne et, de privilégier l’individualisme qui, s’il n’est pas freiné, posera toujours problème à l’Unité Africaine;

9. La préférence de certains leaders politiques africains pour des raccourcis en lieu et place d’efforts réels, logiques et des politiques soutenues pour l’unité réelle du continent ;

10. La tendance pour les jeunes générations à accepter les travers destructeurs du néo-colonialisme et du néo-impérialisme sur les structures culturelles, économiques et politiques du continent africain.

En outre, notre Coalition, - par l’organisation le 13 mai de la Première édition 2017 du Cross populaire pour l’Unité Africaine - placé sous le thème, « ensemble, allons à l’unité africaine des peuples à la base »-, entend-elle non seulement symboliser l’Unité Africaine en miniature par-dessus les différences entre les organisations membres mais aussi, solennellement faire ce qui suit:

1. interpeler l’opinion publique nationale et internationale africaine pour se mobiliser en masse pour l’Unité africaine;

2. interpeler cette opinion publique nationale et internationale africaine, ainsi que les dirigeants du continent sur la nécessité de trouver rapidement et ensemble, les voies d’une Afrique unie dans un bref horizon;

3. créer des synergies d’actions entre les mouvements activistes en général et ceux de la jeunesse en particulier pour promouvoir l’intégration africaine des peuples.

Pour conclure, nous invitons les peuples africains et d’ascendance africaine à garder cette pensée optimiste de Cheikh Anta DIOP comme un trésor : « même l’égoïsme lucide devrait nous pousser vers l’option fédérale » (...) « puisque c’est au nom du réalisme que l’on a conduit l’Afrique dans son état actuel, n’est-il pas grand temps de devenir utopiste? »

Ont signé les organisations membres de la Coalition

  • Réseau des Jeunes pour l’Intégration Africaine (RJIA) ;
  • Mouvement Fédéraliste Pan Africain pour la création des Etats Africains Unis en moins d’une Génération (MFPA/Burkina EAU) ;
  • Mouvement Fédéraliste Africain (MFA) ;
  • Génération Joseph KI-ZERBO (GJKZ) ;
  • Cadre 2 heures pour nous, 2 heures pour l’Afrique ;
  • Association des Coiffeurs et Esthéticiens du Burkina Faso (ACEBF) ;
  • Fédération Estudiantine et Scolaire pour l’Intégrité au Burkina Faso (FESCIBF) ;
  • Confédération des Etudiants et Scolaires d’Afrique (CESA).

Pour la Coalition

Idrissa Diarra
Chargé de communication
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