Débrayage en milieu professionnel: Bassolma Bazié s’insurge contre ce qu’il qualifie de tentative « de dresser l’opinion populaire contre les travailleurs »

| 10.10.2016
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Bassolma Bazié - Secrétaire Général de la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B)
© DR / Autre Presse
Bassolma Bazié - Secrétaire Général de la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B)
«On tente de dresser l’opinion populaire contre les travailleurs parce qu’ils sont en mouvement, ils demandent des augmentations de salaires».Ces propos, le Secrétaire général de la Confédération générale des travailleurs du Burkina (CGTB), Bassolma Bazié, les a tenus le 6 octobre dernier, à l’issue d’une conférence de presse animée à Ouagadougou par le SYNATIC (Syndicat autonome des travailleurs de l’information et de la culture).

A en croire M. Bazié, un travailleur ne part pas en mouvement par gaieté de cœur. Quand un travailleur part en grève, «c’est parce qu’il y a des préoccupations véritables qui sont posées et qu’il faut résoudre». «La plupart des préoccupations qui sont posées, foi du SG de la CGTB, ne sont pas des augmentations salariales». Selon lui, il en est des mouvements menés par le SYNATIC, de la grève des agents de l’ONATEL (Office national des télécommunications), du débrayage des agents de la santé, des personnels du monde de l’éducation et des agents des Collectivités territoriales.

«Finalement, force doit rester à quelle loi?»

A travers ses mouvements de sit-in et de grève, le SYNATIC exige, de l’avis de M. Bazié, l’érection- conformément à la loi- des organes de presse d’Etat en société d’Etat. En agissant ainsi, les personnels des médias publics demandent, selon lui, tout simplement à ce qu’on crée les conditions d’un meilleur fonctionnement de ces organes.

«On ne peut pas comprendre que les autorités soient enclines à dire que force doit rester à la loi et qu’elles traînent les pieds quand il s’agit d’appliquer une loi qui a été votée (par le CNT le 23 décembre 2015, Ndlr). Finalement, force doit rester à quelle loi?», a martelé Bassolma Bazié qui a également laissé entendre qu’en ce qui concerne la situation à l’ONATEL, «il a été dit que c’est le manque de suivi du cahier de charges par rapport à la privatisation, qui a créé le problème». Et de s’interroger, «En quoi c’est une revendication salariale?»

Le gouvernement ne doit pas rester «sourd»

Dans le domaine de la santé, «c’est la question de la CAMEG qui a été évoquée, parce qu’au finish, ce sont des populations qui vont en souffrir», aux dires du responsable syndical.

Parlant du monde de l’éducation, Bassolma Bazié a, là aussi, a pointé un doigt accusateur sur le gouvernement: «depuis 2012, nous avons interpellé le gouvernement à ne pas aller au continuum. Nous sommes aujourd’hui au continuum; et il y a plus de trois écoles sous paillote. Et au niveau des Cascades, il y a des enseignants qui ont été affectés et nommés par force. Cela a créé des difficultés».

Au niveau des Collectivités territoriales, «il y a des travailleurs qui sont partis à la retraite depuis le mois de février dernier, et qui jusqu’à présent n’ont pas accès à leur pension». Selon M. Bazié, le gouvernement ne doit pas rester «sourd» quand on l’interpelle sur pareille situation.

Le dialogue social doit être mené par des acteurs responsables

Mais, précise le SG de la CGTB, «quand une lutte s’engage au niveau des travailleurs, on donne d’abord l’impression de faire la promotion d’un dialogue social. On se rend compte après que ce dialogue n’était que dilatoire. Après la promotion du dilatoire, on passe à une autre étape, celle d’intimidation. Et après l’étape d’intimidation, on passe à l’étape de dénigrement».

Sa conviction à lui, Bassolma Bazié, c’est qu’en pareilles circonstances, s’impose un dialogue social qui «doit être mené par des acteurs responsables, des acteurs qui savent ce que c’est que la parole donnée, ils doivent tenir parole».

Poursuivant, M. Bazié dira que si on veut une administration conséquente, si on veut une administration efficace, «si on veut que les travailleurs vivent dans un environnement d’intégrité, dans un environnement de liberté, dans un environnement où ils peuvent s’investir pour que le service public soit de qualité, il faut réunir les conditions». «Et toutes les revendications, insiste M. Bazié, ne tournent pas autour d’augmentations salariales». Le mouvement syndical, promet-il, sera toujours aux côtés de tout travailleur en lutte.

Paangui Parè

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