Ils peuvent avoir 6 ans, 10 ans ou 17ans. En réalité il est difficile de donner leurs âges exacts. Ils semblent ne plus en avoir tellement le poids de la vie pèse sur leurs frêles épaules. Les enfants de la rue croulant sous le poids de leur responsabilité ont perdu très tôt cette candeur cette innocence qui fait tout le charme d'une enfance bien vécue. Eux, ils n'ont peut être plus de parents, ils n'ont pas de toits pour se couvrir, pas d'habits pour se vêtir. Personne ne leur offre un cadeau à la Noel. Ils sont abandonnés à eux mêmes, dans la faim et la maladie. Dans la rue on trouve le danger à chaque coin, on côtoie l'immoralité, on vit avec la peur au ventre en plus de la faim. Et surtout on forge son caractère au gré des bagarres, des vols et des brimades. Le phénomène est observable dans nos villes, surtout à Ouagadougou comme à Bobo-Dioulasso qui sont les deux plus grandes villes du pays. La petite cellule familiale, le cocon protecteur du village, tout cela a fait place à une situation nouvelle.
Combien sont-ils les enfants dans la rue? Quels sont les drames qu'ils vivent? Qui s'intéresse à eux? De nombreuses structures tentent de défendre et de sauver ces enfants. Des témoignages alarmants illustrent la vie douloureuse de ces enfants. Ils sont parfois des proies faciles à la merci des pédophiles et des homosexuels. « Il arrive que les enfants viennent raconter qu'ils ont été victimes d'abus sexuels ». Confie un responsable d'association œuvrant dans le domaine de l'aide à l'enfance. Face à la récurrence de ce genre de témoignage, cette association, explique son premier responsable, a décidé de mener des investigations en vue de mieux comprendre. Dans ces recherches, la structure n'aurait mis du temps pour découvrir que les enfants étaient effectivement victimes d'abus sexuels. Trois cas de figure, tous choquants les uns que les autres ont été distingués. Le cas plus hallucinant aura sans aucun conteste été celui d'un expatrié qui est arrivé à abuser sexuellement d'un grand nombre d'enfants.
Pour y parvenir, la structure a mis le temps qu'il fallait pour pouvoir prendre le coupable la main dans le sac afin d'éviter les situations de manque de preuves. L'intéressé a été mis aux arrêts, a été jugé et condamné à 18 mois de prison ferme. Mais, il aurait par la suite été libéré, dit-on, pour « bonne conduite ». La situation des enfants de la rue interpelle chaque membre de la société, chaque âme sensible sur les fondements même de notre société actuelle. Les pouvoirs publics, les organisations de la société civile doivent jouer leur partition pour que jamais aucun enfant ne dorme encore dans la rue. Mieux que les enfants qui ont été contraints de rester dans la rue, ne soient pas exposer aux prédateurs sexuels de tous poils.
Par Salimata Nikiéma (Stagiaire)
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