Après trois mois de curage des caniveaux sans salaire, des jeunes (une dizaine) se sont regroupés devant l'hôtel administratif des Hauts-Bassins, pour exiger le paiement de leur salaire. A l'origine du mouvement, a expliqué l'un des plaignants, Amadou Barry, ces jeunes travaillent au compte du Programme spécial de création d'emplois depuis maintenant trois mois, sans paie. « On travaille et pour avoir l'argent, cela ne devait pas poser un problème. Il s'agit d'un contrat de 5 mois et nous sommes déjà à la moitié, sans salaire. Comprenez que c'est difficile pour quelqu'un qui ne fait rien d'autre », a-t-il estimé. Pourtant, a ajouté Serge Valentin Zongo, chaque fois qu'ils réclament leur argent, on leur dit de patienter. Fiche d'inscription du PSCE en main, M. Zongo avoue qu'il est quasiment impossible pour un père de famille de « tenir » tout ce temps, sans de quoi nourrir et soigner sa famille, payer son loyer et assurer les autres besoins vitaux. « Pourtant, on trouve que les jeunes ne veulent pas travailler », a-t-il regretté. Il a souligné que le pire est que certains ont eu leur paie et d'autres pas avec en sus, « des gens qui ont eu l'argent et qui n'ont jamais curé des caniveaux ». En tous les cas, le groupe de jeunes a dit patienter jusqu'au mardi 26 novembre pour rentrer en possession de son dû, au risque de se faire entendre d'une autre manière. Déjà, a expliqué le régisseur d'avance de la direction régionale en charge de la jeunesse des Hauts-Bassins, Fousseni Paré, chargé de les payer, les choses vont rentrer dans l'ordre si tout va bien. En effet, a-t-il rappelé, ils sont 2 740 jeunes au total dont 120 jeunes du Tuy, 120 du Kénédougou et 2 500 du Houet à avoir été recrutés dans le cadre de la première tranche du projet IMMO pour le compte du PSCE. Selon ses explications, 1 100 autres jeunes de la 2e tranche sont payés par la direction régionale des infrastructures et à ce niveau, ils sont à jour. Pour les 2 740 jeunes, un 1er chèque pour le paiement de 1 000 personnes est arrivé. « Comme l'argent ne suffisait pas pour tout le monde, j'avais demandé aux chefs d'équipes de désigner une partie de chaque équipe afin de les payer, en attendant la 2e tranche. Mais ils ont mal transmis l'information et la totalité de certaines équipes a touché leur paiement tandis que d'autres équipes n'ont rien reçu », a-t-il déploré. Qu'à cela ne tienne, a-t-il poursuivi, les chèques du Tuy et du Kénédougou sont arrivés de Ouagadougou, mais tout le problème réside dans un retard lié au paiement des recrus du Houet. Néanmoins, a précisé Fousseni Paré, le coordonateur du PSCE a envoyé dans la même matinée du vendredi 22 novembre, un chèque de 51 millions de F CFA pour le paiement des salaires d'un seul mois et si tout va bien, ils seront réglés entre le lundi 25 et le mardi 26 novembre 2013. Il a demandé la clémence des jeunes, en espérant que le retard constaté cette fois-ci dans l'envoi des chèques ne va plus se poser.
Jean-Marie TOE