Le différend qui oppose la direction générale de la Société des mines de Bélahouro (SMB) à ses travailleurs connaîtra son dénouement le 18 février 2015. C'est ce que le Conseil arbitral de la Cour d'appel a annoncé lors de son audience du mercredi 17 décembre 2014. «Nous avons été bien entendus. Les débats se sont bien déroulés. Je pense que nos camarades doivent être contents», a déclaré le délégué du personnel, Saïdou Sinaré. Pour lui, l'affaire qui oppose les travailleurs à la direction générale de SMB, remonte à 2012 quand la société a réduit de 30 à 40%, la rémunération de la moitié des travailleurs en violation au protocole d'accord du 14 mai 2011. Et d'ajouter que la direction générale a licencié en juin, 9 gardiens et mis en chômage technique, 66 travailleurs de la mine en juillet 2014. Avec ces actes, le délégué des travailleurs pense que les responsables de l'entreprise ne sont plus à mesure de répondre aux aspirations des travailleurs. Pour ce faire, a-t-il poursuivi, les agents ont manifesté pour demander le départ du directeur général adjoint de la SMB, Saïdou Idé et son conseiller juridique, Raphaël Ouédraogo. Ils revendiquent, entre autres, un treizième mois pour compter de décembre 2014, le départ immédiat de 50% des expatriés, le rappel des avancements de 2012 à 2014 et la mise à disposition des travailleurs d'une grille salariale de la SMB. Selon M. Sinaré, lors d'une rencontre le 10 décembre 2014, qui a vu la participation de ministère en charge des mines, celui du travail, de l'administration territoriale, de la direction générale des SMB et des délégués des travailleurs, les responsables de la société ont décidé de suspendre ses activités. «La mine traverse des difficultés économiques et est dans l'obligation de suspendre les activités en attendant de les reprendre dans les meilleures conditions économiques et financières», peut-on lire dans le procès verbal de cette rencontre. M. Sinaré a saisi l'occasion pour interpeller les autorités afin que la mine de Bélahourou se prononce sur le sort des travailleurs à la fin de cette suspension. «Nous pensons que la société va rouvrir ses portes, et qu'elle va épuiser notre plateforme revendicative afin que les activités reprennent normalement», a-t-il espéré. Quant au représentant de la Confédération nationale des travailleurs du Burkina (CNTB), Marcel Zanté, il a afirmé être venu soutenir les travailleurs à trouver un dénouement heureux à la crise. «Dans une entreprise comme SMB, lorsqu'il y a des difficultés, il est nécessaire d'inviter les travailleurs à trouver des solutions. Malheureusement, il ya eu moins de communication entre la direction générale et les employés», a-t-il déploré. A l'entendre, le conseil de l'entreprise lors de l'audience, a fait savoir sans se rendre compte que la tête des délégués est mise à prix. «Nous demandons à la direction de la mine de ne pas entreprendre ces actions parce que ces délégués représentent les 700 employés de la mine», a-t-il souhaité.
Adama SEDGO