Crise à l'ONATEL : Le SYNATEL interpelle l’Etat sur ses responsabilités

| 28.09.2016
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Crise à l'ONATEL : Le SYNATEL interpelle l’Etat sur ses responsabilités
© DR / Autre Presse
Crise à l'ONATEL : Le SYNATEL interpelle l’Etat sur ses responsabilités
Le Syndicat national des télécommunications (SYNATEL) a organisé, hier mardi 27 septembre 2016, à Ouagadougou, une conférence de presse, en vue de porter à la connaissance de l’opinion publique, la situation de crise qui prévaut à l’Office national des télécommunications (ONATEL), depuis une semaine. A l’occasion, les premiers responsables syndicaux ont invité l’Etat à prendre ses responsabilités.


Le mouvement d’humeur des travailleurs de l’Office national des télécommunications (ONATEL), entamé il y a plus d’une semaine, continue. Il pourrait même prendre une autre allure. C’est ce qui ressort de la conférence de presse animée par le Syndicat national des télécommunications (SYNATEL). La rencontre avec les médias a eu lieu hier mardi 27 septembre 2016, dans l’après-midi, au siège central de la société, à Ouagadougou. A l’occasion, le Secrétaire général (SG) du syndicat, Soulemane So, est revenu sur la situation de crise qui prévaut à l’ONATEL, depuis le 20 septembre dernier, date à laquelle un sit-in a été déclenché et se poursuit. Pour M. So, la situation actuelle interpelle l’Etat sur ses responsabilités. «L’entreprise est en train d’être vidée de sa substance. La qualité de service se dégrade, les clients souffrent avec les services de l’ONATEL, il n’y a plus d’embauches, les compétences sont brimées...», a dépeint le SG du SYNATEL, dans sa déclaration liminaire. Il a mentionné que le syndicat a des présomptions de fuites énormes de capitaux. «Et l’Etat doit réagir pour normaliser la situation», a ajouté Soulemane So.

A l’entendre, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase est «le mépris avec lequel les problèmes des travailleurs sont traités». En effet, selon Souleymane So, face à tous les problèmes que rencontre l’entreprise, le Directeur général (DG), Sidi Mohamed Naïmi, a été interpellé. «Pendant que les travailleurs, après un long temps, attendaient que la direction générale apporte des réponses à la plateforme revendicative, le DG a dit qu’il s’absenterait, tout en refusant d’en donner les motifs», a regretté le responsable syndical. Il a aussi souligné que c’est ce mépris et ce manque de considération du DG vis-à-vis des travailleurs qui sont dénoncés, à travers ce mouvement d’humeur. Et de préciser que les travailleurs, sur toute l’étendue du territoire national, observent le mot d’ordre de sit-in depuis le début.

L’indulgence des clients sollicitée

L’animateur principal de la conférence de presse dit être conscient des désagréments causés par le mouvement d’humeur. Cependant, il demande l’indulgence des consommateurs qui subissent les désagréments. Le SG du SYNATEL a été soutenu par le SG de la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B), Basolma Bazié, présent à la rencontre avec les médias. Pour celui-ci, la lutte que mènent des agents de l’ONATEL, est noble et devrait être comprise par la clientèle de la société. M. Bazié a invité l’Etat burkinabè à prendre au sérieux les préoccupations réelles des travailleurs. Pour lui, partout où les travailleurs sont brimés ou opprimés, ceux-ci doivent se mobiliser pour revendiquer leurs droits.

A la question de savoir si les travailleurs sont d’avis que l’ONATEL doit redevenir une entreprise entièrement nationale, comme le préconisent certaines personnes, M. So a jeté la balle dans le camp des autorités du pays. «Nous avons demandé un audit des dix ans de privatisation. Si cet audit a lieu et qu’il aboutit à une nécessité de nationaliser la société, ce sera au gouvernement d’en tirer les conséquences», a-t-il expliqué.

Mais, à quand la fin du mouvement d’humeur, entrepris depuis le 20 septembre dernier ? En guise de réponse, le SG du SYNATEL a déclaré que «le sit-in prendra fin, lorsque le DG de la société sera dans les dispositions pour échanger avec les représentants des travailleurs».

Les travailleurs se sont mobilisés à la rencontre avec les médias. Si bien que la conférence de presse avait l’allure d’une assemblée générale, par moments. A la fin des échanges, ils ont entonné, en chœur, l’hymne national.

La privatisation partielle de l’Office national des télécommunications (ONATEL) a été autorisée par la loi 058/98/AN du 16 décembre 1998. Elle est intervenue huit années après, soit le 29 décembre 2006, avec Maroc Télécom comme repreneur et partenaire stratégique .

Alexandre TRAORE

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