Comment s’organiser pour participer aux éventuels procès liés au putsch manqué du 16 septembre non pas en spectateur mais en acteur ? C’est la question à laquelle la Coordination des Associations pour l’Assistance et le Secours Populaire (CAASP), constituée des structures telles que le Mouvement Burkinabè des Droits de l’Homme et du Peuple (MBDHP), l’Organisation Démocratique de la Jeunesse (ODJ), l’Union Générale des Etudiants du Burkina (UGEB), le Syndicat National de Santé Humaine et Animale (SYNSHA), l’ABASSEP, l’ASAB, avec leur collège d’avocats, ont abordé avec les blessés et les parents des victimes du coup d’Etat manqué.
La justice militaire est en marche et il est important que les blessés puissent participer et que les personnes décédées puissent être représentées au procès, en se constituant partie civile, a expliqué le coordonateur de la coordination des associations pour l’assistance et le secours populaire, le Pr. Séni Kouanda. A cet effet, la CAASP s’est procuré des services d’un collège d’avocats pour apporter l’assistance judiciaire nécessaire aux blessés, aux parents des victimes décédées et aux autres victimes.
Pour ce faire, les blessés et les parents des victimes désireux de se constituer partie civile devront signer une procuration où ils reconnaissent avoir mandaté la CAASP et son collège d’avocats, a expliqué le représentant du collectif d’avocats, Me Prosper Farama. Pour les cas des personnes décédés, leurs parents devront se munir aussi d’autres documents tels que le procès-verbal du conseil de famille, le certificat d’hérédité, le certificat de décès et toutes les ordonnances médicales (si la personne a succombé à l’hôpital). Pour les blessés, en plus d’une fiche de renseignement sur la nature des blessures, ils devront se munir des copies de leurs ordonnances et un certificat médical.
Le deuxième point de la rencontre a consisté pour le CAASP de s’imprégner avec les victimes et parents des victimes de l’état de la situation à leur niveau sur le plan social et sur le plan sanitaire afin d’interpeler les autorités et aussi en tant que groupe organisé pour leur apporter sa modeste contribution.
La CAASP née après l’insurrection populaire d’octobre 2014 aux fins d’apporter l’assistance sociale et judicaire aux victimes de l’insurrection dit regretter, rien de concret n’a encore été fait pour les victimes, outre la journée d’hommage qui a été organisée en leur mémoire. « Force est de constater, que ce n’est qu’en septembre qu’une commission d’enquête a été mise sur pied pour statuer sur les événements d’octobre. On ne voit pas de suivi et de prise en charge réelle des parents des victimes décédées mais aussi des blessés », s’indigne le Pr Séni Kouanda. Ce qui a été fait jusqu’ici est insuffisant, estime-t-il et il faut une réelle implication des blessés et des parents des victimes pour interpeller les autorités et avoir des résultats palpables.
« Beaucoup (de blessés et parents des victimes) pensent que les choses vont aller de soi, qu’ils auront une indemnisation et une prise en charge, or il faut se détromper, s’il n’y a pas de suivi réel, il n’y aura pas de résultats. Si vous avez un parent qui est décédé suite au coup d’Etat ou suite à l’insurrection et vous vous asseyez tranquillement à la maison attendant que tous les problèmes soient résolus, nous pensons que cela ne le sera pas. Il y a un besoin de suivi régulier de tout ce qui se passe », a indiqué le Pr. Séni Kouanda. C’est pourquoi, il interpelle tous les blessés, parents des victimes et autres victimes à prendre contact avec la CAASP basé au siège du MBDHP sis à Somgandé à Ouagadougou pour bénéficier de leur accompagnement.
Max Junior