Il est 10 heures au 34e escadron de gendarmerie mobile de Fada. L'équipe de contrôle des prix et de la qualité du ministère du Commerce, dirigée par le chef de bureau des Affaires économiques de Koupéla, Califassoro Konaté, peaufine sa stratégie avec les pandores affectés à sa sécurité. En cinq minutes, les défenseurs des mesures gouvernementales contre la vie chère et les agents de sécurité s'accordent. Et très vite, deux groupes se forment.
Un emprunte la voie de Ouagadougou à l'Ouest, l'autre la route du Niger, à l'Est. C'est parti pour une opération de traque pendant 2 heures de vente illicite de carburant. Quand les deux groupes se rencontrent au centre ville, c'est au total 1 316,5 litres d'essence qui sont saisis.
Les promoteurs de ce carburant illicite, pour leur défense, mettent en avant la vie chère.
A les entendre, cette pratique, condamnée par la loi, est leur seul secours pour assuré la prise en charge des besoins de leurs familles. « C'est la quatrième fois que je fais ça. Il n'y a pas de job. Je me débrouille, un peu un peu, pour les besoins de la famille. Sinon, ça ne veut pas dire qu'on n'a pas appris que c'est quelque chose qui est interdit », plaide Souleymane Sawadogo. « On nous a dit que c'est interdit. Mais, on voit les gens faire. Nous n'allons pas rester et mourir de faim», s'indigne Boundi Tankoano. Mais, cet argument n'a pas convaincu l'équipe de Califassoro Konaté. « Nous avons fini avec la composante fournitures scolaires. Aujourd'hui, c'est la phase de vente illicite de carburant. Nos activités continuent », a expliqué d'entrée de jeu le chef de bureau des Affaires économiques de Koupéla. Califassoro Konaté a aussi indiqué que le carburant saisi sera déversé aux services techniques de la SONABHY qui est la structure habilitée en matière d'hydrocarbures au Burkina. Le contrôle de qualité du 22 novembre a seulement concerné ''le carburant en bouteille''. C'est peut-être les prochaines sorties du bureau de Koupéla qui prendront en compte les stations services. A écouter le chef du bureau, Califassoro Konaté, ce contrôle vient renforcer la campagne de sensibilisation que le ministère de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat effectue depuis la prise des mesures par le gouvernement, le 18 septembre dernier, pour contrer la vie chère. « Le contrôle s'effectue toujours en deux phases. Ils ont été convoqués. Nous allons les recevoir. Ils doivent nous apporter les pièces d'achat. A la suite, nous profiterons pour les sensibiliser davantage», s'est réjoui le chef de l'équipe de contrôle, le chef de bureau des Affaires économiques de Koupéla, Califassoro Konaté .
Par Géraud KAMBOU