Ampanaba fait objet de litige entre la commune de Coala, province de la Gnagna et celle de Yalgo, dans le Namentenga. C'est pour éviter les affrontements que les hauts-commissaires des provinces de la Gnagna et du Namentenga s'y sont rendus, le 26 février 2014. Le haut-commissaire de la Gnagna, Zouméseg Sévérin Somé, celui du Namentenga, Panogbné Pierre Emmanuel Ouédraogo et leurs délégations, composées essentiellement de responsables militaires et paramilitaires ont d'abord, écouté les maires des communes concernées sur la genèse du différend. À entendre les intervenants, le conflit latent date de plus d'une décennie. Cela n'entravait cependant, en rien, le fonctionnement des services techniques déconcentrés de l'Etat des deux provinces. L'école du village relève de la circonscription de l'éducation de base de Yalgo. La goutte d'eau qui a fait déborder le vase serait l'avis favorable du maire de Yalgo, Raaga Yaméogo, à la demande de Yembouama Bamogo pour exploiter, artisanalement, le site aurifère d'Ampanaba. Le site relèverait de la province du Namentenga, selon le directeur général des mines, également signataire de l'autorisation. Une autorisation contestée par les autorités communales de Coala. « Le sieur Bamogo est de Coala et ses parents sont à Coala. Je ne comprends pas pourquoi, il ne nous a pas adressé sa demande et c'est à Yalgo de donner son avis. Ce village ne relève pas de Yalgo, mais de Coala. Aussi bien la carte que le GPS le démontre, clairement. Nous demandons par ailleurs, la suspension du permis d'exploiter du sieur Bamogo et la levée de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) du site pour les exactions commises sur mes populations », a fait savoir le maire de Coala, D. Fidèle Diabouga.
Préserver les liens séculaires
Pour les "envoyés spéciaux" de l'Etat pour la paix, « l'or ne doit pas contribuer à nous diviser ». Et leur message a été clair : « Les liens séculaires qui unissent nos deux communautés datent de la nuit des temps. Gardons les pieds sur terre, dépassionnons nos tensions. L'exemple de cohabitation des populations à la frontière entre le Burkina Faso et le Niger doit nous inspirer. C'est à partir des petites crises que naissent les grandes. Evitons ce que des pays comme le Rwanda, la Centrafrique, la Côte d'Ivoire, le Mali ont connu. Appelons nos populations au calme, à l'apaisement, à la retenue, à la paix. Donnons le temps qu'il faut à l'administration publique de statuer".
Les deux maires ont appelé leurs populations au calme et à la retenue et insisté sur la nécessité de préserver la paix. Les hauts-commissaires ont également salué la mobilisation de la population et sa discipline, avant de l'inviter à faire confiance au Ministère de l'administration territoriale et de la sécurité en charge du verdict final. Le chef de Coala tout comme celui du quartier de Yalgo, ont salué l'initiative. Ils ont aussi interpellé les jeunes à garder patience et à respecter les recommandations des autorités administratives et politiques des deux provinces. Avant de quitter leurs interlocuteurs, les autorités ont promis de revenir à Ampanaba pour transmettre les résultats de leurs doléances.
La rencontre s'est tenue dans un climat bon enfant, fait de parenté à plaisanterie entre le haut-commissaire du Namentenga, un Yadéga, et les Gourmantché.
Jean-Baptiste DAMIBA