Le Réseau national de lutte anti-corruption (Ren-Lac) exige le rétablissement de l’égalité de chance entre candidats à travers l’annulation et la reprise des concours directs touchés par les cas de fraude et le déclenchement de poursuites en cas de manquements décelés. C’est ce qui ressort d’une conférence de presse animée le 7 septembre.
Pour le Chargé de plaidoyer et lobbying du Ren-Lac, Bruno Kéré, le ministre de la Fonction publique, Augustin Loada, avait, lors d’une conférence de presse, révélé que des cas de fraudes ont entaché l’organisation des concours directs et que douze suspects dont des responsables du cabinet d’études chargé de proposer les sujets ont été arrêtés. Et de rassurer, selon les conférenciers, que le mode d’action de ces fraudeurs a été bien circonscrit.
Mais, le Ren-Lac est resté perplexe aux révélations du ministre, et s’est inquiété de savoir si le cabinet d’étude, principal auteur de ce délit et ses co-auteurs et complices ont cité de manière exhaustive les noms de tous ceux qui sont impliqués dans ces cas de fraude. «Quelle assurance a-t-on que les candidats qui ont obtenu les corrigés type par contact physique ou par le biais du téléphone ne les ont pas partagés ou vendus à d’autres candidats?», s’est interrogé Bruno Kéré, qui a ajouté que leurs inquiétudes sont également partagées par les candidats auxdits concours et le citoyen Lambda.
Il en veut pour preuve le nombre de personnes interpellées qui n’a cessé de croître depuis la sortie du ministre le 21 août, passant de 12 à plus d’une vingtaine à ce jour. Ce qui confirme, de son avis, que la chose est loin d’être circonscrite.
Face à cette situation, le Ren-Lac pense qu’il n’est plus à démontrer que l’égalité de chances entre les candidats est rompue et qu’un sérieux discrédit guette les résultats et les éventuels admis si le processus se poursuit jusqu’à terme.
Se sentant interpellé sur ses devoirs, le Ren-Lac, explique Bruno Kéré, a demandé une audience au ministre de la Fonction publique le 3 septembre dernier. A l’en croire, ces échanges n’ont pas été concluantes car, selon M. Kéré, le ministre a soutenu que jusqu’à preuve du contraire, la demande d’annulation et de reprise des concours formulée par le Ren-Lac n’est pas prioritaire au niveau du gouvernement.
De ce fait, tout en louant la mise en arrêt des présumés délinquants, le Ren-Lac encourage le gouvernement et l’appareil judiciaire à poursuivre les investigations afin d’identifier et réprimer sévèrement tous ceux qui sont impliqués dans ces fraudes. Il exige aussi que toute la lumière soit faite sur le choix du cabinet d’études chargé de la conception des sujets impliqué dans ces cas de fraude.
Soutenant la lutte engagée par les candidats organisés dans le cadre du «Comité des jeunes unis pour la reprise des concours concernés par les cas de fraude», le Ren-Lac a lancé un appel à tous les candidats et la jeunesse burkinabè à participer au sit-in organisé par ledit comité le mardi 8 septembre devant le ministère de la Fonction publique.
Madina Belemviré