Les habitants de Tougan ne veulent plus d'un boycott de la session municipale. En tout cas, c'est le message qui a été lancé avec la sortie de la population le 10 octobre dernier. Composée de toutes les couches sociales, la population a arpenté les artères de la ville en scandant des slogans hostiles à l'endroit des conseillers municipaux. On pouvait ainsi lire : « Population de Tougan, disons non à l'irresponsabilité de nos conseillers municipaux ! » ; « Population de Tougan, restons vigilants. Nan lara, an saara ». C'est tout naturellement un maire heureux et rassuré que nous avons aperçu au milieu de la foule. Les marcheurs ont fait le tour de la ville avant d'aller remettre un message au haut-commissaire de la province. Message dans lequel ils exigent la satisfaction de certaines de leurs préoccupations.
Pour Issouf Simboro, un des organisateurs de la marche, l'objectif de cette marche est de soutenir le maire. « Notre objectif est atteint car les religieux, les coutumiers et toutes les couches sociales sont sortis. La population ne reconnaîtra pas les conseillers qui ne prendront pas part aux sessions. Je lance donc un appel aux conseillers qui sont pour le développement de Tougan à participer aux sessions », a-t-il confié.
Les points de revendication
« En premier lieu, nous exigeons une passation claire et transparente de service entre le maire sortant et l'entrant. Une correspondance en date du 6 mai 2013 avait été adressée au préfet pour réclamer cela, avec ampliation au gouverneur de la région de la Boucle du Mouhoun et au haut-commissaire de la province du Sourou. Le 20 mai 2013, le gouverneur de la région, dans la correspondance n°2013-0281, vous a invité à interpeller le maire sortant afin qu'il prenne les dispositions nécessaires avec les services techniques de la municipalité pour rendre le document de passation de service conformément au canevas- type. Depuis, rien n'a été fait.
En second lieu, nous voulons savoir où sont passés les 3 000 m² à paver de la gare routière de Tougan. Quelles sont les buses qui devraient être posées à l'entrée ouest de notre gare routière et qu'en est-il du forage à effectuer par la COGEB au profit des populations ?
Troisièmement, la population exige la restitution immédiate des parcelles appartenant à d'honnêtes citoyens et qui ont été vendues à leur insu et sans préavis découlant de la procédure légale. En plus, elle exige immédiatement un audit approfondi relatif à toutes les parcelles de la ville de Tougan, que ces parcelles soient bâties ou non, avec des détails transparents sur les noms et prénoms de leurs propriétaires. Nous ne voulons plus nous contenter d'un recensement de parcelles vides où ne figurent que les numéros des lots, comme si ces derniers n'appartenaient à personne.
Quatrièmement, la population exige que la lumière soit faite sur les parcelles du côté ouest de la gare routière de Tougan dont la mutation de certains PUH a été effectuée à la veille de la passation de service entre le maire sortant et l'entrant.
Cinquièmement, nous exigeons des services des impôts et de la perception, le recouvrement normal au lieu de le faire au ralenti, des recettes destinées au budget de la commune.
Aussi, nous exigeons qu'il soit mis fin à la vente des terrains hors lotissement qui ne peut que fortement pénaliser ses enfants et petits-enfants qui risquent de ne pas avoir, dans un avenir proche, où loger et de quoi subvenir aux besoins les plus élémentaires de leurs progénitures.
Enfin, nous exigeons la présence effective de tous les conseillers municipaux aux sessions du conseil, faute de quoi nous aviserons, puisque c'est nous qui les avons élus pour qu'ils travaillent pour le développement de notre commune, et non pour semer la zizanie entre les fils et filles de la commune urbaine de Tougan.
Voilà, M. le haut-commissaire, ce qu'est venue exiger la vaillante population de Tougan, sortie massivement pour la circonstance. »
Le Comité d'organisation
Bangréyemba
(Correspondant)
