Commune de Houndé : Bras de fer autour de 30 hectares de terres

| 19.03.2014
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Commune de Houndé : Bras de fer autour de 30 hectares de terres
© DR / Autre Presse
Commune de Houndé : Bras de fer autour de 30 hectares de terres
L'affaire commence à faire grand bruit et fait courir pas mal de personnes. Boureima Sankara, cultivateur de son état à Houndé, dans la province du Tuy, dit avoir acquis des terrains auprès de propriétaires terriens. 825 000 FCFA, c'est ce qu'il a déboursé pour acquérir les terres d'une superficie totale de 30,5 hectares. Il entreprend les démarches administratives pour l'acquisition définitive. Mais chemin faisant, Boureima Sankara se verra signifier que les terrains ne peuvent plus être vendus. Les propriétaires terriens parlent plutôt de prêt et non de vente. Boureima est déboussolé. Comment peut-on lui faire payer tant d'argent juste pour des terres en prêt ? La situation s'emballe très vite. Les actes de défiance et d'intimidation se succèdent. L'autorité administrative locale est saisie. Mais l'affaire tarde à connaître un dénouement heureux. Les parties se regardent en chiens de faïence. Ça sent le roussi.

Boureima Sankara est cultivateur à Dohoun, dans la commune urbaine de Houndé. Depuis 27 ans, témoigne-t-il, il est installé là-bas. Au cours de l'année 2011, il a entrepris d'acquérir définitivement des terres qu'il occupait déjà avec l'accord des propriétaires. Il engage dès lors le processus de formalisation de son acquisition définitive. A la mairie, il lui est demandé un procès-verbal de palabre. Les propriétaires terriens doivent se présenter pour les palabres. Ce qui sera fait. Chaque partie a reconnu et marqué son accord pour la vente. Le procès-verbal de palabre sera alors signé le 17 janvier 2011, en présence des représentants de la mairie, des notables et du service des domaines et du paysan. Raconte Boureima. Puis commence sa misère. Les terrains achetés sont au nombre de trois : un espace de 15 ha, un deuxième de 10 ha et le troisième qui est de 5,5 ha. Trois procès- verbaux de palabres sont dressés et signés le même 17 janvier 2011. 825 000 FCFA, c'est le montant total qu'il a dû débourser pour l'acquisition des terrains. Croyant être dans son bon droit, il décide de faire de l'exploitation agro-sylvo-pastorale. Auparavant, il entreprend des aménagements. Il commence par clôturer son espace et construit des puits, en attendant les autres réalisations. Un matin, sa surprise sera grande lorsqu'en arrivant dans l'un des champs, il remarque des tas de fumier déposés par endroits. Aux renseignements, il s'entendra dire que le fumier a été déposé par un membre de la famille à qui le champ aurait été prêté bien avant lui. Il tente de protester mais rien ne bougera.

Ligoté puis abandonné au champ

 

gouverneur

Le gouverneur de la région des Hauts-Bassins parviendra- t-il à désamorcer la situation ?

D'autres événements s'en suivront comme le cas des puits qu'il avait creusés dans l'espace. Il remarquera un beau matin que ses puits ont été refermés. Des bœufs, les siens propres, disparaîtront au fur et à mesure, y compris les fruits des arbres qui seront cueillis régulièrement à son insu. Le comble, c'est quand il sera agressé physiquement. Ce jour-là, selon le témoignage du cultivateur lui-même, il se trouvait dans un champ quand un groupe de jeunes viendra le trouver là. Le groupe le ligote et les pieds et les mains et l'abandonne dans le champ, sous le soleil. Il y restera pendant environ cinq heures. Après l'avoir ligoté, il sera filmé, photographié avec des téléphones portables puis se fait maintenant le débat sur son sort : faut-il le tuer ou faut-il appeler les forces de l'ordre pour venir le chercher. Finalement, c'est le choix d'alerter les forces de l'ordre qui a pris le dessus. Relevé de ce choc, il porte plainte à la gendarmerie mais elle restera sans suite. (Les dates ???) Selon toujours les explications de la victime, il aurait reçu un coup de file de la part du Gouverneur de la région des Hauts-Bassins à un certain moment de ses épreuves. Ce dernier lui aurait fait comprendre qu'il devra demander pardon aux vieux chez qui il a acheté les champs. Mais estimant n'avoir rien à se reprocher, il dit ne pas comprendre cette demande de pardon. Mieux, toutes les parties étaient d'accord pour la vente et lui s'est exécuté en payant le prix. Dans l'administration sur place à Houndé, c'est embarrassant. Difficile d'évoquer la question sans être taxé de prendre position pour M. Sankara ou pour les propriétaires terriens. La préfecture a tenté une réconciliation mais le climat qui a régné ce jour n'a pas permis de le faire car une certaine tension était perceptible. Ne comprenant donc pas ce qui lui arrive, il dépose une plainte en Justice. Aux dernières nouvelles, le dossier serait entre les mains de la Justice à Boromo. En fin d'année 2013, injonction aurait été faite au cultivateur de quitter le village. Cette injonction se fera de plus en plus insistante au cours du mois de janvier de l'année 2014. Puis un délai de 10 jours lui est donné. Ça coince ! A ce que l'on dit, des leaders des propriétaires terriens ont été sensibilisés afin d'éviter des exactions. Les autorités administratives de la région pensent pouvoir apporter leur touche pour le règlement de l'affaire. Mais comment? L'on brandit très régulièrement la demande de pardon que devrait faire M. Sankara. Cela est souvent posé comme un passage obligé pour la résolution du problème. Mais Boureima Sankara ne semble pas l'entendre de cette oreille. Il dit avoir par moments l'impression de ne pas être dans son propre pays. Son dernier espoir, explique-t-il, reste la Justice.

Source : reporterbf

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