Solliciter les conseils du Mogho Naaba et son accompagnement, à travers des bénédictions et des prières, telles ont été les raisons qui ont conduit les membres de la sous-commission Vérité, justice et réconciliation, de la Commission de réconciliation nationale et des réformes chez le roi des Mossé. Conduite par Monseigneur Philippe Ouédraogo, président de la CRNR, la délégation, composée des 7 membres de la sous-commission, au sortir de l'audience, s'est réjouie des échanges avec le chef des Mossé. «Ce palais est une source de nos traditions, de nos cultures et il était très important que nous approchions sa Majesté pour recevoir ses bénédictions, mais pour aussi, nous replonger dans nos propres racines dans l'espoir d'en tirer quelque chose pour des lendemains meilleurs et cela en rapport avec ce que nous avons vécu comme évènements tragiques dans ce pays», a confié la présidente de ladite sous-commission et vice-présidente de la CRNR, Lucienne Ariane Zoma. Quels conseils le Mogho Naaba a-t-il prodigués ? La réponse de Mme Zoma a été la suivante : «Il a tout d'abord, manifesté sa disponibilité et il a ensuite, tenu à inviter chaque Burkinabè à être tolérant, et humble et à apporter sa pierre à la construction du pays en proie avec lui-même, et cela en rapport avec la sagesse que requièrent nos ancêtres, ainsi que l'esprit de sincérité et de vérité qu'ils nous ont légué». A l'entendre reprendre les conseils du Naaba Baongho, chaque Burkinabè, à travers le parcours qu'il a à mener avec les autres, doit réfléchir, malgré les obstacles, les chemins sinueux et douloureux, et avoir le courage d'avancer en reposant toujours la foi commune en Dieu.
Du palais de Panda, cap a été mis à la clinique Notre-Dame de la paix, où la délégation du CRNR a été reçue également, par l'ancien chef d'Etat burkinabè, Jean Baptiste Ouédraogo. Ainsi après au moins une heure et demie d'entretien, la vice-présidente de la Commission de la réconciliation nationale et des réformes a laissé entendre que les échanges qu'ils viennent d'avoir, ont été très fructueux, compte tenu du parcours du président, et ont porté sur des méthodes pouvant conduire le Burkina Faso à une réconciliation nationale. «Ces échanges nous permettent de revisiter les valeurs qui nous guide, et de placer les intérêts des Burkinabè au-delà de tous les intérêts qui peuvent nous habiter et ceci passera forcément par le besoin de dialoguer, le souci de s'interroger sur ce qui nous guide et le souci d'agir avec sincérité et honnêteté», explique Mme Soma. Par ailleurs, il a aussi été question, lors de l'entretien entre l'ancien président et la CRNR, des facteurs qui ont empêché le rapport fait par le Collège de sages, il y a de cela quelques années, de répondre aux attentes des Burkinabè. Et pour ce faire, le travail confié aux membres de la Commission «interpelle chaque personne à revoir ce que tout un chacun a envie de construire, au-delà des intérêts propres». En attendant, la commission est en train de ratisser large, dans le but d'impliquer le maximum possible de représentants des différentes couches sociales dans son processus de réconciliation nationale.
Larissa KABORE
