Commission de la réconciliation: ouverture des travaux de réflexion sur les «crimes» et les «inégalités sociales» à Ouagadougou

| 17.06.2015
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Commission de la réconciliation: ouverture des travaux de réflexion sur les «crimes» et les «inégalités sociales» à Ouagadougou
© DR / Autre Presse
Commission de la réconciliation: ouverture des travaux de réflexion sur les «crimes» et les «inégalités sociales» à Ouagadougou
La Commission de la réconciliation nationale et des réformes (CRNR) a ouvert, ce mardi 16 juin à Ouagadougou, son premier atelier de réflexion sur les «crimes, injustices et inégalités sociales au Burkina Faso». Cette rencontre d'échanges dont l'objectif est de faire un diagnostic exhaustif des crimes, des injustices et inégalités sociales, prendra fin le 17 juin prochain dans la salle de conférences du Liptako Gourma.


La mauvaise gouvernance qui a caractérisé le Burkina Faso depuis plusieurs années a eu pour conséquence une crise socio-politique ayant conduit à une insurrection populaire. A l'issue de cette insurrection, le gouvernement de la Transition aux manettes a mis en place une Commission de réconciliation nationale et des réformes (CRNR) chargée de faire des propositions visant à lutter contre les injustices et les inégalités de toute nature.

Ainsi, depuis sa mise en place, la CRNR s'est investie dans la collecte des données et des documents. Elle a, de ce fait, auditionné des personnes ressources et des personnes victimes à travers des sorties sur le terrain. Cet atelier de réflexion, dont le thème est «les crimes, injustices et inégalités sociales au Burkina Faso», fait suite aux résultats obtenus lors des différentes sorties de la CRNR.
Pour le président de la CRNR, Monseigneur Paul Ouédraogo, les crises se sont succédé au Burkina Faso et les remèdes proposés par le Collège de sages, la Commission de réconciliation nationale, le Comité d'éthique et autres institutions qui ont fait naître l'espoir à plus d'un ont vite tourné à la déception et au cauchemar, faute de volonté politique de les mettre en application. A l'en croire, la volonté de révision de l'article 37 a été l'élément déclencheur et révélateur d'une crise socio-politique et économique plus profonde, d'où l'insurrection des 30 et 31 octobre 2014. Ce qui fait dire au président de la commission qu'il faut ressouder ces liens en rétablissant la cohésion.

Le gouverneur de la région du Centre, Joachim Somda, qui a présidé la cérémonie d'ouverture, a souhaité que ces travaux permettent à la commission de faire des propositions concrètes, réalistes et réalisables qui engagent tout le peuple et les institutions burkinabè devant l'histoire. «Les résultats de vos travaux doivent permettre de réconcilier les Burkinabè avec eux-mêmes, avec leur justice, avec leurs différentes administrations, leurs hommes et femmes politiques, avec leurs institutions». De son avis, le chemin de la réconciliation sera difficile car les cicatrices sociales sont profondes, mais assure-t-il, «je suis convaincu que la culture burkinabè est capable de réaliser ce défis».

Le président de la délégation spéciale de la commune de Ouagadougou, Damien Gampiné, a, pour sa part, soutenu que le thème de cet atelier renseigne sur la réalité de longue date de la fracture socio-politique au Burkina Faso. «Il est urgent qu'une solution soit trouvée pour aider les Burkinabè à s'exprimer afin que le pardon tant recherché soit effectif et des plus sincères», a-t-il plaidé.

Madina Belemviré

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