«Entrave aux activités commémoratives du 16ème anniversaire des assassinats de Norbert ZONGO et de ses compagnons». Tel a été le seul point à l'ordre du jour de la conférence de presse animée le 7 décembre à Ouagadougou. Cette rencontre, organisée par le Collectif des organisations démocratiques de masse et des partis politiques (CODMPP) vise à faire part au public de préoccupations relatives à la commémoration, le 13 décembre prochain, de l'anniversaire de la disparition de Norbert Zongo. «Nous avons eu l'énorme surprise de constater que le premier Conseil des ministres du gouvernement de la Transition a choisi exactement cette date du 13 décembre pour commémorer une journée d'hommage aux martyrs de l'insurrection populaire», a expliqué le président du Collectif, Chrysogone Zougmoré.
Celui-ci a fustigé la décision du gouvernement tout en faisant une mise au point: «Nous allons être clairs: nous ne sommes pas opposés à une quelconque cérémonie d'hommage aux martyrs des 30 et 31 octobre. Ce que nous regrettons, c'est cette tendance vicieuse des autorités de la transition à vouloir opposer les Burkinabè les uns aux autres. On se souviendra que la nomination contestée d'un des ministres du gouvernement de la Transition a suscité une vive réaction des populations parce que ce monsieur avait trempé dans le traitement de l'affaire Norbert Zongo de manière négative. Et voilà qu'aujourd'hui encore, ce gouvernement tente d'opposer les Burkinabè en voulant faire instituer le 13 décembre, une 2e commémoration».
Toute chose qui, de l'avis de Chrysogone Zougmoré, est en porte-à-faux avec les principes de la Charte de la Transition: «Voyez la Charte de la Transition qu'ils ont rédigée. A l'intérieur, vous avez des mots et des formules tels que inclusion, paix, concorde, transition apaisée. Mais dans les actes, le gouvernement fait tout pour que les Burkinabè s'insurgent les uns contre les autres. Nous avons tenu à organiser cette conférence de presse pour attirer l'attention de l'opinion publique nationale et internationale sur les dangers que nous courons si nous ne faisons pas attention aux actes que nous posons; nous nous adressant donc aux autorités de la Transition».
Par ailleurs, les membres du Collectif se disent prêts et déterminés à poursuivre la lutte pour que toute la lumière soit faite sur l'assassinat de Norbert Zongo. Et les activités prévues et programmées pour commémorer le 16ème anniversaire seront maintenues. «Le 13 décembre 2014, nous allons nous rendre au cimetière de Gounghin dès 7 h pour procéder au dépôt de gerbes de fleurs sur les tombes de Norbert Zongo et de ses compagnons. Ensuite, nous nous rendrons à la place de la nation pour le regroupement qui nous ramera à ce même lieu pour le meeting. Nous n'avons pas de plan B. Nous avons demandé la place de la Nation, il y a des tergiversations qui se font. Nous estimons qu'il est un droit pour nous de pouvoir nous réunir à cette place le 13 décembre prochain. Voilà comment nous allons procéder» a déclaré le patron du Collectif à l'issue des échanges avec les journalistes.
A cette occasion, Chrysogone Zougmoré avait à ses côtés, d'autres leaders de mouvements syndicaux dont Bassolma Bazié de la CGT-B, Jean-Claude Méda, Me Prosper Farama et Patrice Zohinga.
Saïdou Zoromé
