A 15 h 25 mn (TU) un Boeing 767-300DER a foulé le tarmac de l'aéroport international de Ouagadougou, avec dans son carlingue 17 dépouilles et une urne contenant les cendres d'un corps des victimes burkinabè du vol AH5017 de Air Algérie, qui s'est écrasé en juillet dernier au Mali.

Le public a été invité à observer trois minutes de silence et « à prier chacun selon ses convictions religieuses » en la mémoire des douze cercueils recouverts aux couleurs nationales et exposés sur le plateau d'un camion remorque ainsi que les autres cercueils qui se trouvaient dans des véhicules 4X4.

Plusieurs centaines de personnes ont effectué le déplacement pour accueillir et rendre hommage qui à un proche, ou à un parent ayant perdu la vie dans ce drame.

Des membres du gouvernement avec à leur tête le Premier ministre Yacouba Isaac Zida ainsi que des personnalités diplomatiques au Burkina Faso sont venues soutenir les parents des victimes.

Le cortège s'est ensuite dirigé vers le centre culturel Jean Pierre Guingané à l'Ouest de la ville où une veillé de prière sera organisée par les différentes confessions religieuses cette nuit à 20 h (TU) jusqu'à l'aube avant leur inhumation mercredi.

«Je suis là ce soir pour accueillir les restes de mes amis et parents burkinabè. Il n'y a pas de différence dans la mort. Nous sommes tous les enfants de Dieu » a dit le consul honoraire du Liban au Burkina Faso, Joseph Hage.

Selon M. Hage dont le pays a perdu 19 ressortissants dans ce crash, « depuis 6 mois les parents vivaient avec cette pression. Ils vont enterrer le reste des corps et faire le deuil. Ça va être moins difficile qu'avant».

Le vol AH 5017, qui devait relier Ouagadougou à Alger, s'est écrasé le 24 juillet dans le nord du Mali une demi-heure après son décollage avec à son bord 116 passagers et membres d'équipage, qui ont tous péri.

Vingt-trois burkinabè sont morts dans l'accident, ainsi que 54 ressortissants français.

Pour le cardinal Philippe Ouédraogo, «nous sommes venus en tant que responsables de la communauté chrétienne pour manifester notre proximité et solidarité avec tous ceux qui sont en deuil».

Il a ajouté que «nous prions pour les défunts et invoquons le Dieu de miséricorde pour eux car il a promis de sauver tous les hommes. Pour nous chrétiens, ils sont entrés dans la vie».

Selon Monseigneur Raphael Dabiré, Evêque de Diebougou (Ouest), dont un prêtre a péri dans ce drame, ce retour des corps rouvre un peu la peine et « nous revivons comme de nouveau ce drame mais sans perdre l'espérance ».

« Nous devons prier pour que le Maitre de la vie les accueille au-delà de la mort et nous, qui sommes fragiles sur cette terre, nous donne le réconfort, la sérénité la paix et aussi le pardon», a ajouté le religieux.

Le général Gilbert Diendéré, le président de la cellule de crise a indiqué que les enquêtes sur les causes du crash menées par la France se poursuivent.

«Ce n'est pas encore terminé, l'enquête technique continue et nous sommes très confiants que nous allons arriver à trouver les causes qui ont occasionné l'accident d'Air Algérie il ya de cela 5 mois», a-t-il ajouté.

Monseigneur Dabiré a expliqué qu' « il n'y a pas de coupable personnalisé » appelant les uns et les autres au pardon et à l'unité.

«Nous devons continuer à prier car pour tous ceux qui effectuent un voyage c'est un toujours un danger .Que le seigneur protège tous ceux qui entreprennent un voyage » a dit le religieux.

Agence d'information du Burkina

DG-NDT/TAA