Assis sous un arbre, des étudiants, ceux qui ne sont pas dans la clandestinité, recueillent les souscriptions de donateurs. Il y a 16 ans, Modeste Soubeiga était encore étudiant, et il a vécu la même situation que ses cadets d'aujourd'hui : « A la saison pluvieuse, on ne peut pas mettre à la rue des jeunes. Ce sont nos petits frères et si je peux les soutenir, même si je ne peux pas les héberger, au moins donner une contribution financière pour leur trouver un toit et de la nourriture ».
Grâce à la chaîne de solidarité mise en place pour aider les étudiants chassés des cités universitaires, certains à l'image de Serge Bayala, ont pu intégrer des familles d'accueil : « J'étais dans une famille que je suis obligé de quitter aujourd'hui car cette famille a cette pression. Je dois changer de famille. Les autres camarades sont regroupés dans des résidences que des personnes de bonne volonté ont bien voulu nous offrir ».
Mobilisation des associations
Cette situation que vivent les étudiants de l'université de Ouagadougou mobilise les associations et mouvements de grogne populaire. Marcel Tankoano, président du M21, un mouvement en lutte contre la modification de l'article 37 au Burkina Faso est indigné : « J'avoue qu'à l'heure actuelle ça ne va pas. Rien qu'hier soir, il y avait des jeunes filles et garçons qui étaient couchés à même le sol, dans les rues. Si on n'arrive pas à trouver d'autres familles, ça va être très difficile pour eux ».
Dans un communiqué l'opposition politique exige « la libération des étudiants détenus, la restitution des objets confisqués et l'ouverture d'une concertation avec les responsables des étudiants pour résoudre pacifiquement leurs problèmes qui sont bien réels ».