Burkina 2014 : Et le peuple triompha

| 02.01.2015
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Burkina 2014 : Et le peuple triompha
© DR / Autre Presse
Burkina 2014 : Et le peuple triompha
L'année 2014 a tiré sa révérence. Sacrée année 2014 au pays des hommes intègres, sommes-nous tenter de dire tellement l'actualité politique a été très garnie. Que de jaillissements et de rebondissements dans la sphère politique où des axiomes tels article 37, référendum, insurrection populaire, gouvernement de transition... se retrouvent quasiment dans tous les débats. Présentée comme l'antichambre de 2015, l'année 2014 se profilait comme l'année de tous les dangers pour les Burkinabè. Ils étaient nombreux les observateurs qui prédisaient le cataclysme au Burkina. Tous les ingrédients étaient en tous cas réunis. Mais Oufff !!!

 

Tout a commencé, la première semaine de janvier 2015 avec le départ des RSS (Roch, Salif, Simon) et 75 autres de leurs camarades du Congrès pour la Démocratie et le Progrès, dénonçant ouvertement les velléités de modification de l'article 37. C'était le 4 janvier pour être précis. La fièvre s'empare alors du parti au pouvoir. Pour l'opposition politique regroupée au tour du Chef de File de l'Opposition (CFOP), qui a démontré pour l'une des rares fois une unité d'airain, ce départ n'est que du pain béni. Ainsi le 18 janvier, le CFOP organise une journée de protestation nationale arrosée par une pluie. Une pluie en pleine saison sèche ? Les analystes traditionalistes qui ne croyaient pas au fait du hasard, l'y voyaient d'un bon œil pour l'opposition. La marche elle, fut qualifiée d'historique. Le projet de modification de la constitution pour permettre à Blaise Compaoré de se présenter en 2015 est secoué. Le 25 janvier, les RSS et Cie mettent sur orbite le Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP). Le bébé qui vient de naitre « avec des dents » se positionnent comme le bourreau du parti majoritaire. Malgré la débandade dans les rangs du CDP, il ne s'avoue pas pourtant vaincu. Le secrétaire exécutif national du CDP Assimi Kouanda, considère les démissions comme un non-évènement. Discours politiciens, puisque quelques semaines plus tard, le CDP va faire recours à des anciens ennemis qui étaient plus ou moins mort politiquement. Ils mettent en place le Front républicain, au fin d'équilibrer les rapports de force avec le CFOP, plus que jamais requinqué par le ralliement du MPP. Ni la médiation auto-saisie conduite par l'ancien chef de l'Etat Jean Baptiste Ouédraogo (JBO), ni celle tentée par le grand voisin la Côte d'ivoire, n'ont pu concilier les deux camps. Puis on entre dans une phase de démonstration de force avec des meetings et contre-meetings dans les stades. C'est là que se jouent désormais le rapport de force. De ce feuilleton, vous vous souviendrez d'ailleurs des concepts du genre « stades recto-verso avec intercalaires » dont les deux camps réclamaient la paternité, il vous donnera aussi de souvenir du carton rouge « prémonitoire » de feu Hama Arba Diallo à Blaise Compaoré, ou encore le carton vert du CDP à Blaise Compaoré au stade du 4 août. C'était étonnant qu'à la coupe du monde du Brésil, la silhouette d'aucun arbitre burkinabè n'y a plané, alors qu'on en regorge et de très expérimentés.

Au fur et à mesure que les jours s'égrenaient, le climat devenait de plus en plus explosif dans la classe politique. Pour baisser la température, l'enfant terrible de Ziniaré comme on l'appelait, met en place un cadre de dialogue dit inclusif regroupant opposition et majorité sur la même table. Nous étions maintenant en septembre. Comme une rosée matinale et sans surprise, la date du 6 octobre marque la dislocation officielle de ce cadre de dialogue. Compaoré a épuisé ces stratégies, il ne lui reste qu'à aller au front. Le 21 octobre, le président instruit son gouvernement de déposé un projet de loi à l'Assemblée pour modifier la constitution. En ce moment-là tous les indicateurs étaient au rouge au Burkina. L'affrontement était imminent. La date du 30 octobre sera choisie pour cette révision constitutionnelle. Mais le 28 octobre déjà, l'opposition mobilise plus d'un million de Burkinabè dans la capitale. Ceci n'a pas eu l'air d'inquiéter le pouvoir. Le 27 octobre, ce sont les femmes aux Spatules amenées par Saran Sérémé/Séré qui avertissent le président du danger qui guettait le pays. Puis le 30 novembre, ce qui devait arriver, arriva. Tels des criquets pèlerins dans un champ de maïs, les Ouagavillois détruisent tout sur leur passage entrainant la chute du régime de Compaoré le 31 octobre après 27 ans et 16 jours de règne. Le Lieutenant-colonel Isaac Zida, N°2 de la garde présidentielle prend les rênes du pays non sans difficultés. Au bout de deux semaines de règnes, il passe le pouvoir au président civil Michel Kafando, lequel forme un gouvernement de transition. Un conseil national de transition (CNT) est ensuite créé en remplacement de l'Assemblée nationale. Voila ce qu'il y a à retenir de l'actualité politique au courant de l'année 2014. On avait prédit le pire pour le Burkina, mais le peuple et les ancêtres en ont décidé autrement. 2015 s'annonce comme une année électorale et évidemment votre journal Zoodomail.com se fera le plaisir et le devoir de vous rendre compte des moindres faits et gestes.

Max Junior

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