Bobo-Dioulasso : « Le RSP doit comprendre que Blaise Compaoré n’est plus au pouvoir », selon les OSC

| 09.02.2015
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7 Février 2015 - Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées samedi matin à Ouagadougou pour demander la dissolution de la garde présidentielle, qui a provoqué cette semaine une courte crise politique en réclamant la démission du Premier ministre. Le meeting, à l'appel de la société civile, a rassemblé moins de monde qu'espéré par les organisateurs. Il s'est tenu sur la très symbolique place de la Révolution, l'un des principaux lieux de contestation à l'ex-président Blaise Compaoré, chassé du pouvoir par la rue fin octobre après 27 ans de règne.
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7 Février 2015 - Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées samedi matin à Ouagadougou pour demander la dissolution de la garde présidentielle, qui a provoqué cette semaine une courte crise politique en réclamant la démission du Premier ministre. Le meeting, à l'appel de la société civile, a rassemblé moins de monde qu'espéré par les organisateurs. Il s'est tenu sur la très symbolique place de la Révolution, l'un des principaux lieux de contestation à l'ex-président Blaise Compaoré, chassé du pouvoir par la rue fin octobre après 27 ans de règne.
Comme annoncé, les Organisations de la société civile de Bobo-Dioulasso ont tenu leur marche meeting, le samedi 7 février 2015, pour exiger la dissolution du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) qu'elles soupçonnent d'être un obstacle à la bonne marche de la transition. Des responsables de partis politiques de l'ex-opposition ont été de la partie.


Exiger la dissolution du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) pour la bonne marche de la transition. Tel est le leitmotiv qui a prévalu l'organisation de la marche meeting voulue par les Organisations de la société civile (OSC) du pays des Hommes intègres.

A l'instar de leurs sœurs des autres localités, les OSC de la ville de Bobo-Dioulasso ont été à la marche de ce « devoir patriotique». Incomparable aux manifestations contre le référendum, la mise en place du Sénat et la modification de l'article 37 de la Constitution, au regard de la mobilisation relativement faible, les organisateurs de la présente manifestation se sont tout de même réjouis de « l'engagement et de la détermination de la jeunesse » de Bobo-Dioulasso.

En effet, élèves, étudiants, travailleurs, ménagères, commerçants, conduits par les responsables des principaux OSC de la ville et de responsables de partis politiques de l'ex-opposition, ont battu le pavé pour exiger la dissolution pure et simple du RSP. Regroupés à la place Tiéfo Amoro Ouattara, les manifestants, avant de prendre la direction du gouvernorat, ont d'abord eu droit à une pléiade d'interventions où les différents intervenants ont appelé à la dissolution du RSP qui, selon eux, n'a plus sa raison d'être du fait que la personne pour qui il a été conçu n'est plus à Kosyam.

Qualifiant le RSP de RSB (« Régiment de sécurité de Blaise Compaoré »), les intervenants estiment que Blaise n'étant plus là, ce régiment constitue une entrave à la sécurité des « honnêtes » citoyens et surtout pour la bonne marche de la transition. « S'ils refusent de rejoindre les casernes, ils subiront le même sort que leur père fondateur » ont-ils menacé Sans le dire ouvertement, les intervenants, de par leurs propos, soupçonneraient des ex-dignitaires du régime déchu de tirer les ficelles quant aux mouvements d'humeur du RSP.

Ainsi, ont-ils menacé, « tous ceux qui pensent que sans Blaise Compaoré le pays n'aura pas de paix doivent se préparer à le quitter ». Aussi, ont-ils ajouté, « quiconque perturbera la transition subira la colère du peuple ». Attribuant la paternité de tous les crimes de sang sous le régime de Blaise au RSP, les manifestants soupçonnent ce Régiment de vouloir prendre en otage la « victoire du peuple acquise dans le sang ».

C'est pour cela qu'ils exigent le redéploiement de ses éléments dans les autres unités de l'armée. « Nous ne voulons pas de militaires et de supers militaires. Nous voulons une armée républicaine dont la mission est d'assurer la sécurité des populations et de l'intégrité territoriale du pays et non au service d'un seul individu » se sont-ils offusqués. A l'issue des différentes interventions, les manifestants, brandissant des slogans hostiles au RSP, sont allés remettre leur mémorandum au gouverneur de la région des Hauts-Bassins qui, après l'avoir reçu, a salué l'esprit de marche, tout en promettant de transmettre leurs doléances à qui de droit.

Après cet acte, les marcheurs ont rejoint leur base où des interventions suivies de prestations d'artistes engagés ont entretenu le public pendant un bout de temps. C'est sur une note d'espoir que les manifestants se sont quittés tout en promettant de rester mobilisés jusqu'à la dissolution du RSP.

Par Mady BAZIE

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