Bitumage de la route Dédougou-Tougan : l’entrepreneur qui escroquait les jeunes, arrêté par la police

| 11.08.2015
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Le commissaire de l'arrondissement de Nongr-Maasom, Joseph Toni et ses hommes. Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
© © DR / Autre Presse
Le commissaire de l'arrondissement de Nongr-Maasom, Joseph Toni et ses hommes. Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
Les services de la police nationale de la ville de Dédougou viennent de démasquer un escroc qui se faisait passer pour un sous-traitant du chantier de construction de la route Dédougou- Tougan. Les faits ont été expliqués hier 10 août 2015 aux journalistes à Dédougou.


Un mois après le démantèlement d’un réseau de douze présumés délinquants spécialisés dans le cambriolage des services publics et de kiosques, les services de la police nationale de la ville de Dédougou viennent de réaliser un autre exploit. Cette fois, c’est le Président Directeur général d’une entreprise installé au secteur 3 de la ville, évoluant dans le secteur des travaux publics et ouvrages d’arts qui vient de tomber dans les filets des hommes du Commissaire Komossira Sanon. Outre sa casquette d’entrepreneur, ce sexagénaire n’a pas trouvé mieux à faire que de se faire passer pour un sous- traitant du chantier de bitumage de la route Dédougou- Tougan. Alors qu’à l’heure actuelle aucune entreprise n’est adjudicateur du marché. A ce sujet, explique le directeur régional de la police nationale, le suspect invitait les jeunes désirant obtenir un emploi sur le chantier à déposer leur demande au sein de son entreprise moyennant la somme de 2000 F.CFA. De bouche à oreille, l’information s’est rependu dans tout Dédougou et les jeunes affluaient. Une fois le dossier réceptionné, M’Bathié Mamour puisque c’est son nom, exige de ses éventuels employés un certificat de travail pour complément de dossier. Dès lors, proposition est faite à ceux qui n’en n’ont pas de leur établir le document, bien qu’ils n’aient jamais travaillé au sein de l’entreprise. Pour cela, les concernés devraient débourser la somme de 30.000 F.CFA. Au final, chaque victime a dû s’acquitter du montant de 32.000 F.CFA pour déposer sa demande.

Une arnaque de près de 10 millions de F.CFA.

Et selon le Commissaire de police Komossira Sanon, ce sont au total 309 dossiers qui ont été reçus dans les bureaux du suspect, soit près de 10 millions de F.CFA indument perçus. Malheureusement, regrette le patron de la police nationale dans la région, c’est seulement une dizaine de victimes qui se sont présentés à ce jour dans ses services. A ce propos, il a invité toutes les autres victimes restées dans l’ombre à prendre attache avec ses services ou avec le parquet, afin d’être pris en compte lors du procès. Le présumé escroc qui est bi- national puisque jouissant en plus de la nationalité burkinabè des droits civiques d’un pays voisin, est poursuivi pour des faits d’escroquerie, de faux et usage de faux en écriture. Pour le Substitut du procureur Ahandi Ouoba, le fait de délivrer un certificat de travail à un individu qui n’a jamais travaillé au sein de votre entreprise justifie l’infraction du faux. Concernant les faits d’escroquerie, le suspect prétend avoir eu la sous-traitance du projet de construction de la route Dédougou-Tougan, alors qu’à l’heure actuelle, aucune entreprise n’est adjudicateur du marché. « Il a fait miroiter aux gens la possibilité d’avoir un emploi alors qu’il n’est pas en mesure de le faire » a indiqué le Substitut du procureur selon qui, de telles infractions sont passibles d’une peine d’emprisonnement de 1 à 5 ans et d’une amende de 300 mille à 1million 500 mille F.CFA.

Ousmane TRAORE

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