C’est au cimetière municipal de Gounghin, à l’Ouest de Ouagadougou, que reposent désormais les policiers Kani Michel Coulibaly, W. Philibert Silga et Tilbou Tiolé. Il s’agit des trois policiers atrocement tués par des individus non encore identifiés. Le drame s’est produit dans la nuit du mardi 31 mai au mercredi 1er juin 2016. Les trois policiers ont été enterrés dans l’après-midi, d’hier, jeudi 2 juin 2016. Une foule nombreuse, composée de policiers, de parents et connaissances, les ont accompagnés à leur dernière demeure. A l’occasion, ils ont reçu, à titre posthume, les reconnaissances de la nation. En effet, ils ont été décorés par le grand chancelier des ordres burkinabè. Il en a été de même des deux autres policiers, à savoir, les assistants de police stagiaires, Ouoba Hatina et Doussoungou Rasmané, morts précédemment, dans l’exercice de leur fonction. Le premier a trouvé la mort, il y a quelques mois, lors d’une opération d’arrestation d’un malfrat, dans la région du Sud-Ouest, tandis que le second a été tué, le mois dernier à Ouagadougou, par un usager de la route ayant brûlé le feu tricolore. Les cinq policiers ont été élevés à la dignité de la médaille d’honneur de la police nationale. Dans son oraison funèbre, le directeur régional de la police nationale de la région du Sahel, le commissaire de police, Daniel Zoungrana, a relevé que les trois policiers étaient des agents au comportement exemplaire, que les illustres disparus ont laissé chacun, derrière lui, une veuve et des enfants.
Un acte «barbare et inhumain»
Dans la déclaration du gouvernement, le ministre d’Etat, en charge de la sécurité intérieure, Simon Compaoré, a dit que l’exécutif partage la douleur des familles éplorées et présenté les «sincères condoléances» et la «profonde compassion» du gouvernement aux familles des policiers tués.
Simon Compaoré a qualifié de «barbarie aveugle et inhumaine», l’attaque du commissariat de police d’Intangom. Pour lui, le Burkina Faso ne reculera jamais devant une quelconque force du mal, d’où qu’elle vienne. C’est pourquoi le ministre en charge de la sécurité intérieure pense que «la mort de ces jeunes, partis à la fleur de l’âge, ne doit pas entamer le moral de nos troupes». Il estime que bien au contraire, cette mort doit être «le levain qui pousse les forces de défense et de sécurité sur le chemin de la victoire et du rayonnement sur le terrorisme et les ennemis de la nation».
Le ministre Simon Compaoré s’est rendu, au lendemain du drame, le mercredi 1er juin 2016, sur le lieu du drame. A l’issue de la visite, il a expliqué aux journalistes que ce qu’il a vu était «cruel et insoutenable». L’attaque du poste de police d’Intangom, dans le département de Tin-Akoff, n’est pas le premier cas. Des commissariats de police ont été la cible d’attaques, ces dernières semaines au Burkina Faso. Ainsi, le commissariat de police de Koutoukou, toujours dans la région du Sahel, non loin de la frontière malienne, a fait l’objet d’une attaque dans la nuit du 17 mai 2016, faisant deux blessés parmi les policiers et des dégâts matériels. Un autre commissariat avait été victime d’une attaque similaire perpétrée par quatre individus à motos, le 10 mai 2016, à Loropéni dans le Sud-Ouest du pays.
Alexandre TRAORE