Parlant de la problématique des enfants travaillant sur les sites d’orpaillage au Kourwéogo, Naba Sonré de Nabrabogo, président de l’association, a dit que la vulnérabilité des populations du Kourwéogo est provoquée par la combinaison de différents facteurs, au nombre desquels il a cité la faible performance des systèmes de production agro-pastorale, l’insuffisance et l’inadaptation de l’offre éducative et le manque d’opportunités de formation professionnelle. Cette réalité a pour conséquences la non-scolarisation et la déscolarisation des enfants. Ce qui est déplorable, c’est la tendance de certains parents à inciter leurs progénitures à exercer des activités sur les sites aurifères. Alors que, poursuit Naba Sonré, une jeunesse mal encadrée constitue un danger potentiel pour la communauté toute entière. Eric Ilboudo, animateur de l’atelier, a indiqué que pour cette phase pilote, le projet a pour but spécifique de permettre aux communautés vivant à proximité ou sur les sites d’orpaillage traditionnel de Garga et Silmiougou, d’être sensibilisées sur les conséquences du travail des enfants sur les sites d’orpaillage. Il s’agira ensuite de créer les conditions idoines pour la réinsertion socioprofessionnelle de 40 jeunes, dont 10 à l’école, 15 en formation professionnelle et 15 en réintégration familiale. Le projet vise également à outiller les conseillers municipaux des trois communes concernées, sur les dispositifs de prévention et de réponse face à l’emploi des enfants sur les sites d’orpaillage. D’où la nécessité de prendre langue avec l’ensemble des parties impliquées pour une synergie d’actions, afin d’optimiser les chances de succès. Dans son intervention, Irma Francine Zoungrana, haut-commissaire du Kourwéogo, a souligné que les questions touchant à la jeunesse constituent une préoccupation constante pour le gouvernement burkinabè. En dépit des instruments juridiques et institutionnels mis en place pour la protection de l’enfance, le phénomène persiste encore, a-t-elle regretté. C’est en cela qu’elle a salué l’initiative et exhorté les parents, les leaders d’opinion et les services techniques, à conjuguer leurs efforts afin que ce projet soit une réussite. Au titre des engagements, les participants ont exprimé leur disponibilité à accompagner les animateurs du projet, chacun en fonction de ses compétences. Le centre de formation en construction à Nabrabogo, a d’ores et déjà marqué sa disponibilité à prendre en charge la formation des jeunes, y compris leur restauration et leurs frais d’installation.
Daouda BARRO