Après l'arrondissement n°6 (ex-Konsa), le 28 octobre 2012, une fronde des résidents du secteur n°26 a éclaté, après la publication des listes des attributaires de parcelles dans l'arrondissement n°5. En effet, aux environs de minuit, plus d'une vingtaine de personnes, conduites par le conseiller municipal du secteur n°26, Arouna Kouraogo, ont forcé le dispositif sécuritaire de l'arrondissement n°5. Elles ont ensuite pénétré dans la salle des fêtes et emporté les tableaux sur lesquels étaient affichées les listes des attributaires de parcelles du secteur. Ces listes devaient être publiées le lendemain matin. En outre, les mécontents ont saccagé le véhicule du premier adjoint au maire de l'arrondissement, Christophe Sanou, venu pour constater la situation. Dans la matinée du lundi 14 octobre 2013, les locaux de la mairie de l'arrondissement n°5 étaient bouclés par la sécurité. Dans le même temps, les protagonistes ont été reçus pendant plus de trois heures d'horloge, par le gouverneur de la région des Hauts-Bassins, Nébilma Joseph Bakouan. A leur sortie, il a été annoncé que la publication a été suspendue par le gouverneur et qu'une rencontre aura lieu le jeudi 17 octobre, pour lever les dissensions. Joint au téléphone, Arouna Kouraogo a préféré attendre cette rencontre du jeudi prochain pour se prononcer. A entendre le premier adjoint au maire de l'arrondissement n°5, Christophe Sanou, fortement mis en cause dans cette situation, la crise remonte à 2003, lorsque plus de 5 000 personnes avaient été recensées. Selon lui, après le déguerpissement des populations sur le site actuel du Village d'enfants SOS Dafra, le cabinet commis à la tâche du recensement a listé plus de 600 personnes. En 2006, avec le maire Sidi Sanogo, un nouveau recensement de la zone non-lotie a donné plus de 8 800 personnes et plus de 666 propriétaires terriens, pour un nombre total d'environs 4 500 parcelles dégagées. Selon lui, la liste qui devait être publiée dans la matinée du 14 octobre 2013, devait comporter l'intégralité des personnes recensées sur le site du Village SOS Dafra, la totalité des propriétaires terriens et les résidents issus du croisement des listes de 2003 et 2006. « On a laissé une marge de près de 1 000 personnes pour sortir sur le terrain, afin que la population nous donne des indications à même de satisfaire les résidents qui n'ont pas été pris en compte », a-t-il ajouté. Pour Christophe Sanou, tout ce problème aurait pu être évité si on l'avait écouté. Lors du recensement de 2006, au temps du maire Sidi Sanogo, a-t-il raconté, « ils » ont pris de l'argent avec des gens, leur ont donné des numéros, tout en leur promettant de les inscrire comme résidents sur la liste. « Aujourd'hui, on demande à ce qu'on fasse le croisement et ils refusent, parce qu'ils savent que si cela est fait, on ne verra pas ces noms sur la liste de 2003. Si on doit sortir sur le terrain pour vérifier, on ne verra pas leur bâtiment ». Pourtant a estimé Christophe Sanou, le lotissement du secteur n°17 en 1987 s'est limité devant les portes des personnes considérées aujourd'hui comme non-résidents dans le recensement de 2006. Prenant à témoin l'actuel maire de l'arrondissement n°3, Fatou Ziba, Christophe Sanou, a expliqué que c'est cette situation qui a entraîné la discorde entre l'ancien maire Sidi Sanogo et lui. Le groupe dissident serait, selon le gouverneur des Hauts-Bassins, celui du maire sortant, Sidi Sanogo. Au regard du fait qu'il y a des mécontents après la publication des listes, a soutenu le gouverneur, il a été demandé au maire de surseoir à la publication et de se préparer suffisamment, afin que les listes puissent être publiées dans un climat apaisé. Le gouverneur a cependant dit avoir ainsi demandé au maire de la commune de poursuivre la concertation le jeudi prochain (17 octobre 2013) avec les responsables de l'arrondissement n°5, les personnes-ressources, les conseillers du secteur n°26 en question et les dissidents. « Il faudra confronter les deux listes et donner la priorité aux vrais résidents, avant d'examiner le reste au cas par cas », a-t-il rappelé. Joseph Bakouan a surtout déploré l'acte d'incivisme des populations. Pour ce faire, il a souligné, qu'une enquête était ouverte et que les responsabilités seront situées. « Dans tous les cas, le nombre de personnes recensées dépasse celui des parcelles dégagées et on ne pourra pas satisfaire tout le monde », a conclu le gouverneur.
Jean-Marie TOE