Difficile pour le nouveau Conseil municipal de l'arrondissement 4 de Ouagadougou d'obtenir le quorum nécessaire pour la tenue de ses sessions ordinaires. Ce constat s'est encore vérifié au cours de la troisième session. A la convocation lors de l'ouverture de ladite session le 9 septembre dernier, dix conseillers ont répondu présent contre dix absents. La session ne pouvait donc pas se tenir conformément à l'article 238 du code général des collectivités territoriales au Burkina Faso modifié par la loi n°065-2009/AN du 21 décembre 2009 qui stipule que « le Conseil municipal ne peut valablement siéger que si la majorité absolue, c'est-à-dire plus de la moitié des membres, est présente à l'ouverture de la session. Si le quorum n'est pas atteint, la séance est reportée à une date ultérieure qui ne peut excéder 15 jours ». Suivant l'esprit de cet article, la session du conseil n'a pas pu se tenir et est reportée à une date ultérieure. Cette situation n'est pas, du reste, une première dans l'arrondissement 4 de Ouagadougou. La première session du conseil avait subi le même sort. Depuis l'arrivée du nouveau Conseil municipal, une session sur trois a pu se tenir.
A qui la faute ?
La persistance des blocages de la tenue des sessions du Conseil municipal est étroitement liée au problème survenu à l'issue des élections couplées du 2 décembre 2012 au sein de l'arrondissement. Selon le maire, Issa Anatole Bonkoungou, qui a donné sa version des faits, il avait entrepris une démarche, suite à ce problème, pour favoriser la cohésion sociale. Pour lui, le problème était réglé car la situation s'était apaisée. Ce qui a permis au conseil de tenir une deuxième session après une première qui n'a eu lieu. De même, il entretient de bonnes relations de travail avec l'ancien maire, Zakaria. « L'ancien maire et moi, on se rencontre, on échange, on communique en tant que mon prédécesseur. S'il y a un problème, je part le consulter à son bureau », a-t-il soutenu. En outre, ils ont tenu une rencontre au niveau du ministère en charge des collectivités territoriales sur le problème de l'arrondissement. C'est l'une des recommandations de cette rencontre qui leur a permis de se mettre d'accord pour la tenue de la troisième session. Mais à sa grande surprise, Zakaria Sawadogo, qui est l'actuel 2e adjoint au maire de Ouagadougou, l'a appelé dans la nuit du dimanche 9 septembre aux environs de 20 heures pour l'informer que « lui et les conseillers qu'il détient par devers lui ne participeront pas à la session au motif qu'elle devrait traiter de la question du foncier », a-t-il expliqué. « On ne peut pas changer l'ordre du jour d'une session à la veille de sa tenue ; les textes sont clairs en la matière », a-t-il poursuivi non sans avoir apprécié la pertinence de l'ordre du jour de la session qui devrait permettre aux conseillers d'échanger sur les questions cruciales dans l'arrondissement.
Un contrat de 200 millions retrouvé
Pour Issa Anatole Bonkoungou, « le problème de l'arrondissement 4 n'est pas un problème politique, c'est un problème de gestion ». Ce diagnostic, il l'a fait au regard des résultats d'un audit qu'il aurait commandité pour faire l'état des lieux de la gestion de l'ancienne équipe. « Tout n'a pas été mentionné dans le procès-verbal de passation de service et on a découvert un contrat de près de 200 millions dont on n'a pas fait ressortir dans le procès-verbal », a dévoilé M. Bonkoungou. « Si je n'informe pas les élus, qui va être comptable après ? », s'est-il interrogé.
En dehors des obstacles à la tenue des sessions, Anatole Bonkoungou a affirmé que les différents services de la mairie fonctionnaient normalement. « Il n'y a pas de blocage, exceptées les sessions », a-t-il rassuré. Quoi qu'il en soit, le maire doit convoquer à nouveau une autre session dans les 15 jours qui suivent dans l'espoir d'obtenir le « fameux » quorum nécessaire mais introuvable.
Saïdou ZOROME