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Affaire des tablettes offertes aux députés : L’ASCE-LC joue la carte de la prudence

| 06.12.2016
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Le Contrôleur général de l’Autorité Supérieure de Contrôle d’Etat et de Lutte contre la Corruption (ASCE/LC), Monsieur Luc Marius IBRIGA, a été reçu en audience le lundi 11 janvier 2016 par le Président du Faso S.E.M. Roch Marc Christian KABORE en présence du Premier Ministre, Monsieur Paul Kaba THIEBA. Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
© DR / Autre Presse
Le Contrôleur général de l’Autorité Supérieure de Contrôle d’Etat et de Lutte contre la Corruption (ASCE/LC), Monsieur Luc Marius IBRIGA, a été reçu en audience le lundi 11 janvier 2016 par le Président du Faso S.E.M. Roch Marc Christian KABORE en présence du Premier Ministre, Monsieur Paul Kaba THIEBA. Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
En prélude à la Journée commémorative de lutte contre la corruption, le 9 décembre prochain, l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de Lutte contre la corruption (ASCE-LC), en collaboration avec d’autres structures de lutte anti-corruption, a animé, le lundi 5 décembre 2016 à Ouagadougou, une conférence de presse. Les échanges ont, entre autres, porté sur l’affaire des « tablettes des députés ».


La polémique autour des 130 tablettes offertes par l’entreprise chinoise Huawei au gouvernement puis remises aux députés par le ministère en charge de l’économie numérique est loin de connaître son épilogue. Le lundi 5 décembre 2016, le sujet s’est invité à la conférence de presse, animée par les acteurs nationaux de lutte contre la corruption dans le cadre des activités commémoratives de la Journée internationale de lutte contre la corruption.

Même si pour beaucoup d’observateurs, l’action frise la corruption, le contrôleur général d’Etat, Dr Luc Marius Ibriga, lui, s’est voulu prudent dans ses propos. Il y a des préalables à réunir, a-t-il dit, avant d’aboutir à de telles conclusions. Il s’agit, entre autres, « des conditions dans lesquelles les tablettes ont été données ». Car, le caractère corruptif ne peut, par exemple, être fondé s’il s’agit de biens acquis par le gouvernement et remis à l’Assemblée nationale en tant qu’institution, a-t-il expliqué.

Mais d’ores et déjà, dans la forme du don, le contrôleur général dit déplorer la « mise en scène » de la remise ainsi que la présence sur les lieux, du responsable de l’entreprise chinoise. Aussi, pour M. Ibriga, les journalistes également sont tombés sous le coup de l’erreur en mettant en exergue la marque des tablettes. Selon lui, il s’agit « d’une publicité gratuite » qui, du reste, est proscrite dans la déontologie de la profession.

Mais qu’à cela ne tienne, il s’est réjoui de la réaction populaire autour de ladite affaire. Elle dénote, a-t-il déclaré, d’une évolution positive au niveau de la vigilance citoyenne.

Le Burkina, un bon élève de la lutte anti-corruption

A en croire Dr Luc Marius Ibriga, le Burkina Faso tient une place de choix au niveau des standards internationaux des meilleures législations en matière de prévention et de répression de la corruption. Cela, grâce à l’adoption, le 3 mars 2015, de la loi portant prévention et répression de la corruption et des infractions assimilées qui, a-t-il dit, a permis au Burkina Faso d’entrer dans le cercle restreint des pays conformes aux prescriptions de la convention des Nations unies contre la corruption.

Toutefois, au-delà de l’adoption des textes, « il nous faut, en plus de décourager le passage à l’acte en resserrant les mailles du filet, créer un environnement qui asseye durablement une culture du refus de la corruption », a-t-il relevé. D’ailleurs, a poursuivi M. Ibriga, la commémoration de la Journée du 9 décembre est une occasion donnée aux acteurs anti-corruption, de rappeler à la conscience nationale, les méfaits de la corruption, et partant, la nécessité de la combattre. Pour une première, les activités commémoratives, au niveau national, vont se dérouler à Bobo-Dioulasso. Le choix d’une autre ville que Ouagadougou, a expliqué le patron de l’ASCE-LC, n’est pas anodin. La délocalisation, a-t-il dit, permet de déployer la sensibilisation et le plaidoyer sur toute l’étendue du territoire.

Au nombre des activités au programme de la journée, il a annoncé, entre autres, la tenue d’un forum, de panels, d’une caravane et d’une conférence publique.

Au niveau international, le thème retenu par les Nations unies dans le cadre de la commémoration de ladite journée est « La corruption : une entrave à l’atteinte des objectifs de développement durable ». Le slogan lui, est ainsi formulé : « Unis contre la corruption pour la paix et la sécurité ».

Mamady ZANGO
Marou Sawadogo (Stagiaire)

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