Ainsi, plus de deux ans après, tout est arrêté. Impossible d'entreprendre une opération de lotissement. C'est vrai, les autorités burkinabè ont associé différentes couches de la population à la recherche commune de solutions, afin de reprendre les lotissements, de façon plus sereine. C'est ainsi que les premiers états généraux du lotissement ont été tenus, les 24 et 25 octobre 2013, au Burkina Faso.
Une vingtaine de recommandations, fort importantes, ont sanctionné les travaux.
Il a été, entre autres, suggéré la contribution conséquente de l'Etat au processus de planification, d'aménagement et d'équipement des villes, la révision à la hausse de la taxe de jouissance, l'instauration de la taxe sur la propriété bâtie et non bâtie, la délimitation des domaines des trois acteurs (Etat, collectivités territoriales, particuliers), l'intégration de la contribution de la population au financement des opérations de lotissement et l'informatisation de la gestion des parcelles.
A cela s'ajoute l'application du droit de préemption sur la vente des parcelles non mises en valeur dans le cadre des lotissements réalisés par l'Etat ou les collectivités territoriales, l'application des sanctions prévues par les textes à l'encontre des auteurs d'abus avérés dans la gestion foncière, la prise de mesures diligentes par l'administration en charge du cadastre pour rendre opérationnel l'outil cadastral, à travers la constitution et la gestion d'un fichier informatisé des parcelles et attributaires, la cession des parcelles loties à travers un système de vente à prix non spéculatif, en lieu et place des attributions quasi gratuites pratiquées, jusque-là (...)
Il est évident que la mise en œuvre de ces recommandations modernisera l'opération de lotissement au Burkina Faso et évitera que quelques individus s'accaparent des dizaines de parcelles, au détriment du plus grand nombre de gens, comme cela était le cas, de par le passé. Cependant, il est important de ne pas oublier qu'avant la suspension des opérations de lotissement, des actes avaient été posés et engagent l'administration. En effet, dans certains arrondissements de Ouagadougou, de Bobo-Dioulasso et certainement dans d'autres villes du pays, des lotissements étaient en cours. Des recensements avaient été effectués. Des gens avaient déjà payé des sommes d'argent à des mairies, avec promesses de leur attribuer, dans de meilleurs délais, des parcelles, afin qu'ils puissent se construire leur logis.
Et patatras, les soucis se sont invités dans la danse. Depuis lors, ces personnes attendent et commencent même à grommeler. N'est-il pas temps d'accélérer le processus, car, à écouter les uns et les autres, la suspension du lotissement a plusque duré. Et pire, plus la suspension dure, l'on a l'impression que les problèmes se multiplient. Car, quiconque connaît le fonctionnement dans les zones non lotis sait que, du jour au lendemain, des maisonnettes poussent sauvagement. Les propriétaires espérant bénéficier de parcelles.
Ces personnes n'hésitent souvent pas à aller construire leur maisonnette sur des terrains déjà bornés et même si cela sera sources de crise. Dans un tel contexte et avec de telles attitudes, plus la reprise des opérations de lotissement traînera, plus les soucis s'amoucèleront. De ce qui précède donc, nous pensons qu'il est bon de s'armer d'assez d'outils pour reprendre les opérations de lotissement dans la sérénité et "sans trop" attendre. Car, quel que soit le temps que cela prendra, dans toute opération de lotissement, surtout par ces temps qui courent, il y aura des mécontents... L'on ne pourra jamais satisfaire tout le monde. Il ne sert donc, rien d'attendre "trop longtemps" pour augmenter le nombre de mécontents...
Ali TRAORE
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