Le 21 février 2015, le ministère en charge de la promotion de la femme annonçait que pour la célébration du 8 mars 2015, sur 110 millions de F CFA qui ont été demandés, ce serait, finalement, 82 millions de F CFA qui seront mobilisés, en raison de l'austérité budgétaire. Pour le « Mouvement soyons sérieux » (M2S), mobiliser une telle somme pour des festivités, dans cette période de transition, est un gâchis. « Même si avec ce budget le ministère en charge de la promotion de la femme parle de sobriété, au regard de ce qui était dépensé dans les années antérieures, le mouvement pense que le contexte n'est pas favorable à un tel gaspillage de ressources », a déclaré Frédéric Zoungrana, coordonnateur du M2S, lors de la conférence de presse qu'il a animée le 25 février dernier, sur la situation nationale. « Quel changement cela va-t-il apporter au quotidien de ces femmes dont les maris se sont retrouvés au chômage après l'insurrection populaire ?», s'est-il demandé. Et de répondre qu'il serait judicieux que le gouvernement de la transition utilise cette somme pour venir en aide à quelques femmes, en vue de leur autonomisation. Selon Frédéric Zoungrana, outre cet aspect, d'autres incohérences existent dans la gestion du gouvernement de la transition. Pour lui, en effet, les nouveaux hommes forts d'aujourd'hui ne font pas mieux que ceux d'hier. « Pire, leurs agissements sont aux antipodes des attentes du peuple insurgé », a-t-il déploré et ce, à plusieurs niveaux. Sur le plan du fonctionnement de l'Administration, le coordonnateur du M2S fait remarquer que les conseils de ministres du gouvernement transitoire sont devenus des sessions de conseil de nominations, souvent de complaisance. « Il y en a même qui vont jusqu'à « CGDiser » leur ministère, et c'est le cas du Pr Augustin Loada du Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) », a-t-il relevé. D'ailleurs, pour Frédéric Zoungrana, le gouvernement transitoire est en villégiature avec l'argent du contribuable car, à deux reprises, celui-ci a délocalisé le Conseil des ministres. Aussi, pour le M2S, la probité et l'intégrité de certains membres du Conseil national de la transition (CNT) laissent à désirer. « Lors de certains travaux de commission, il nous est parvenu que sur 26 conseillers convoqués, 13 se font représenter par procuration. Certains conseillers brilleraient donc par leur absence aux travaux des commissions et cela, en raison du fait que le salaire du mois de janvier ne serait pas disponible », a déclaré Frédéric Zoungrana. Un autre aspect sur lequel le mouvement s'est prononcé est la question du RSP. Pour le M2S, le RSP a montré, depuis son existence, qu'il était un corps républicain et de ce fait il appartient aux autorités qui seront élues de décider de son sort.
Adama SIGUE