53e anniversaire de l’indépendance du Burkina Faso : L’avenir de la nation se joue autour du civisme

| 28.11.2013
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53e anniversaire de l’indépendance du Burkina Faso : L’avenir de la nation se joue autour du civisme
© DR / Autre Presse
53e anniversaire de l’indépendance du Burkina Faso : L’avenir de la nation se joue autour du civisme
Dans moins de deux semaines, soit le 11-Décembre 2013, le Burkina Faso va commémorer le 53e anniversaire de son indépendance à Dori, chef-lieu de la région du Sahel sous le thème brûlant de l'actualité nationale : « Civisme et cohésion sociale : fondamentaux d'un développement durable ». Cette célébration marque à la fois la célébration de la proclamation de la République le 11 décembre 1958 et celle de l'indépendance le 5 août 1960.

Depuis 2007, la commémoration de l'accession du « pays des Hommes intègres » à la souveraineté internationale est tournante dans les 13 régions avec un thème choisi en fonction du contexte et de la situation nationale du moment. Actualité oblige, le 53e anniversaire qui se tiendra le 11 décembre 2013 dans la capitale du Liptako, Dori a pour thème « Civisme et cohésion sociale : fondamentaux d'un développement durable ». Lors de la conférence inaugurale sur le thème tenue à Dori le 12 novembre dernier, le communicateur Amadou Dicko a défini les concepts de civisme et de cohésion sociale, tout en évoquant les causes, les conséquences de l'incivisme et les solutions pour créer une perspective citoyenne de restauration de l'Etat de droit et des valeurs démocratiques.

L'autorité de l'Etat mise à mal

De l'avis de M. Dicko, depuis la crise qu'a connue le Burkina Faso en 2011, l'incivisme ne fait que gagner du terrain et c'est au détriment d'un certain nombre de valeurs telles que la justice, la solidarité, l'humanisme et l'unité. « Au niveau des jeunes, les conséquences directes sont le non-respect du bien public en général, et les dérives qui en découlent sont les casses, pillages, vols, voire des meurtres ». En outre, cette atmosphère d'anarchisme faite d'incivisme et de rébellion contre l'autorité de l'Etat et des lois en vigueur est nourrie et entretenue par des expressions, telles que « On fait et il n'y a rien », « On casse, on brûle et il n'y aura rien », a expliqué le conférencier. Face à la montée de l'incivisme et à la perte des valeurs républicaines et citoyennes, M. Dicko a préconisé une introspection individuelle et collective assortie d'une nouvelle perspective de changement des mentalités pour des actions nouvelles motivées par la justice, la solidarité, la fraternité et l'engagement pour la cause nationale. Pour ce faire, a-t-il ajouté, il faut une restauration de l'autorité de l'Etat, à travers une politique cohérente et inclusive de développement économique et social qui intègre toutes les couches sociales, sans discrimination. « Cela implique la lutte véritable contre les détournements de biens publics, la corruption et l'impunité. Il s'agit également, de redonner confiance aux gouvernés et leur prouver que l'Etat veille à l'application de l'équité et de la justice sociale. L'Etat doit également, prouver son efficacité en étant ferme, mais juste face à certaines situations », a suggéré le communicateur. Amadou Dicko a invité les fils et filles du "pays des Hommes intègres" à œuvrer au civisme. Il a mentionné, que si les Burkinabè continuent d'évoluer dans l'incivisme, ils risquent simplement de détruire le pays. « C'est pourquoi tous les citoyens doivent travailler dans le sens du civisme et accepter que la justice soit dite à tous les niveaux. Pour ce faire, il faut éviter l'auto-justice sinon nous allons purement et simplement, nous autodétruire », a-t-il-conclu.

Le choix du thème et l'organisation tournante salué

C'est en ce sens que le président du Conseil régional du Sahel, Abdoulaye Sawadogo, a salué le choix du thème car pour lui, il est d'actualité parce que l'incivisme se constate à tous les niveaux. « Nous espérons que le choix du thème permettra aux uns et aux autres de prendre conscience, en tant que Burkinabè, car nous devons tous préserver et travailler à faire avancer notre patrie », a-t-il déclaré. Il a également salué la tenue des conférences dans les quatre provinces de la région mais déploré qu'elles ne s'étendent pas aux 45 provinces du Burkina Faso. Quant au maire de Dori, Hama Arba Diallo, il a estimé que c'est une très bonne chose d'avoir choisi ce thème dans la mesure où l'incivisme connait un développement frénétique au Burkina Faso. « Ceux qui font preuve d'incivisme doivent se dirent que si tout le monde s'amuse au même jeu, tout le monde perd. Dans le Sahel, nous avons toujours essayé d'inspirer les jeunes par le comportement des anciens parce que si l'exemple vient d'en haut, il n'y a pas de raison que la jeunesse ne se conforme pas à ces bonnes méthodes et pratiques de ligne de conduite », a précisé le maire de Dori. En ce qui concerne l'organisation tournante de la célébration de la fête nationale, le bourgmestre de Dori a confié que c'est une bonne initiative, vu qu'elle permet aux régions de se développer. Il a notamment cité le bitumage des routes, la construction de la salle polyvalente ainsi que de la Cité des forces vives. Au regard de ces avantages multiples et multiformes, il a plaidé pour que d'autres chefs-lieux de région puissent profiter de cette opportunité. Abondant dans le même sens, M. Sawadogo a déclaré que le système permet de doter les chefs-lieux de région d'un minimum d'infrastructures dans différents domaines et de booster de façon générale le développement socioéconomique des régions. A l'entendre, il est évident que Dori changera, en termes de routes, d'habitats, autrement dit, la ville sera davantage modernisée, au regard des nouvelles infrastructures qu'elle aura.

Souaibou NOMBRE
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