Le délai accordé aux propriétaires de ces taxis est fixé au 30 octobre 2016. Les syndicats des taximen du Burkina Faso, réunis au sein de la fédération, ont abordé la question face à la presse, à Ouagadougou, le lundi 22 août 2016. Ils ont invité leurs militants au respect de l’interdiction, à la date prévue.
Demander à l’ensemble des taximen qui utilisent le gaz butane comme source d’énergie à la place de l’essence ou du gasoil de respecter la décision gouvernementale d’interdiction de circulation des taxis à gaz, à partir du 30 octobre 2016, d’une part, et inviter les autorités à tenir parole face à leurs promesses de soutien, d’autre part, c’est l’essentiel du message que les syndicats des taximen ont fait passer, en prenant à témoin la presse. «Nous avons eu à faire différentes démarches auprès des autorités pour obtenir un moratoire de 8 mois, le temps de changer les moteurs consommant le gaz butane, par des moteurs diesel», a mentionné le président du Syndicat des taximen de la solidarité (SYNTAX-SO), Youssouf Ouédraogo. Et le président du Syndicat national des taximen du Burkina (SYNTAB), Souleymane Ouédraogo, d’ajouter que «nous avons négocié des fonds auprès du gouvernement, pour que ceux qui ont des véhicules à gaz puissent payer à nouveau des moteurs diesel ou à essence». Ce montant de 500 000 FCFA est alloué aux intéressés, sous forme de prêt, à en croire le président de la fédération, A. Emmanuel Nacoulma, qui a rappelé qu’au-delà de ce soutien, l’Etat leur a également promis le renouvellement du parc de taxis. En ce qui concerne le maintien de la patente à 20 000 FCFA, l’explication donnée par le Ministère de l’économie, des finances et du développement est que le montant a été réduit de moitié, en d’autres termes, il est à 50% de la norme pour les véhicules de moins de 9 places. Mais, a relevé Evariste Zongo, du Syndicat national des taximen et propriétaires de taxis du Burkina, «nous sommes toujours en négociation, afin d’obtenir une bonne satisfaction pour nos membres». A propos des conséquences des taxis à gaz, Emmanuel Nacoulma a laissé entendre qu’en plus de problèmes de sécurité que cela pose, «il y a des taximen, quand ils vous parlent, vous sentez même l’odeur du gaz, nous savons que cela est en train de les tuer à petit feu, mais dans notre tournée de sensibilisation, les gens ont compris que le gaz est très dangereux». A la question des journalistes de savoir s’il est envisageable que le tarif du taxi soit revu à la baisse, au regard de la baisse du prix du carburant, le président de la fédération a fait savoir que cette baisse actuelle a été arrachée de haute lutte, menée surtout, par les différents syndicats de taxis, mais que le coût du carburant reste toujours élevé par rapport à leurs propositions qui étaient de 500 FCFA pour le litre d’essence et de 450 FCFA pour le litre de gasoil, avant de conclure que si le gouvernement venait à accéder à cette requête, les taximen pourraient revoir leur tarif à la baisse. «Si l’Etat arrive à nous donner le litre d’essence à 500 FCFA et de gasoil à 450 FCFA, je vous assure que le taxi va revenir à 200 FCFA, à Ouagadougou», a promis Emmanuel Nacoulma .
Koukas COMPAORE