2000 jeunes à la découverte des pics de Sindou et du mont Ténakourou

| 19.08.2013
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2000 jeunes à la découverte des pics de Sindou et du mont Ténakourou
© DR / Autre Presse
2000 jeunes à la découverte des pics de Sindou et du mont Ténakourou
Dans le but le promouvoir le tourisme dans la région des Cascades, le Réseau citoyenneté et développement de la région des Cascades (RECIDEC) a initié, le samedi 17 août 2013, une sortie dans la province de la Léraba. Dénommée « Randonnée touristique dans les Cascades », elle a permis à plus de 2000 personnes, en majorité jeunes, d'aller à la découverte des pics de Sindou et du mont Ténakourou, deux sites touristiques dont la renommée a franchi les frontières du Burkina. Une partie de détente, mais aussi de surprise placée sous la présidence du Premier ministre, Luc Adolphe Tiao qui était effectivement de la partie.

 

Première activité-phare de ce Réseau créé il y a à peine un an, « La randonnée touristique dans les Cascades » a connu une vraie adhésion du public. Gratuit pour tous ceux qui désiraient y prendre part, le comité d'organisation a dû, entre temps, limiter les inscriptions aussi bien à Ouagadougou, Bobo-Dioulasso qu'à Banfora. Ce sont donc les plus chanceux qui seront de la partie. Ce samedi 17 août, plus d'une cinquantaine de véhicules dont 11 cars ont pris le départ pour Sindou à la place de l'ancien stade de Banfora. A Kribina, village de Alain Edouard Traoré, ministre de la Communication, Porte-parole du gouvernement et président d'honneur de cette sortie, le cortège va être rejoint par le ministre de la Culture et du Tourisme, Baba Hama, coparrain avec l'opérateur économique, Lassiné Diawara. Là-bas, des tee-shirts à l'effigie du RECIDEC et de la randonnée se sont vendus comme de petits pains. Sindou, chef-lieu de la province de la Léraba et ses pics, sont à 52 kilomètres. A peine une heure d'attente pour les derniers réglages et le cortège démarre. Les multiples déviations du fait des travaux de bitumage de l'axe Banfora-Sindou obligent à la prudence. Les écueils ne manquent pas aussi, comme ce camion remorque en panne sèche qui a dû provoquer un arrêt forcé d'une vingtaine de minutes des randonneurs. A 10h33mn, les randonneurs sont à la porte de Sindou, au pied des pics. Pour la plupart, en dehors des images et à la télé, ils découvraient ainsi de visu et pour la première fois ce site. Beaucoup sont émerveillés par l'architecture naturelle des pics. Quelques minutes après leur arrivée, le cortège du Premier ministre se signale. Luc Adolphe Tiao est accueilli au bas des pics par les deux membres du gouvernement et les autorités locales. Après quelques minutes d'entretien, son cortège embarque le ministre en charge de la Culture et reprend cette fois la direction de Niansogoni, un autre village touristique par excellence.

Les pics de Sindou, une histoire séculaire

Après quoi, le ministre de la Communication a invité les randonneurs au pied des pics. C'est là que les guides, au nombre de quatre, donnent des consignes fermes sur le port de chaussures fermées afin d'éviter les glissades et le respect du caractère sacré du site. Autrement dit, ne rien emporter ni laisser au sommet des pics. Dans la foulée, le guide Tiémoko Ouattara se livre à une présentation géologique des pics. Ceux-ci auraient vu le jour il y a environ 600 ans, après le retrait de la mer qui y a laissé du grès. Au fil du temps, a-t-il soutenu, ce grès s'est transformé ensuite en roches et sous l'effet de l'érosion, a pris des formes de pics imaginaires. Au-delà de son aspect physique, ce site a constitué dans le temps, un lieu de culte pour les populations du village de Soutrala (ancienne appellation de Sindou) qui s'y rendaient, afin de demander protection et assistance aux esprits. A la suite de ce rappel historique, les randonneurs ont été invités à arpenter les 408 mètres d'altitude. La visite dure une seule heure, indique le ministre Alain Edouard Traoré. C'est la croix et la bannière. On se bouscule. Chacun "grouille" comme il peut. D'autres, moins sportifs, se font aider. La montée est entrecoupée par des briefings faits par les guides dans le but de leur permettre de souffler avant de poursuivre leur chemin. C'est avec stupéfaction que l'on découvre un grand plateau au terme des 408 mètres où des blocs de roches, visiblement taillés sur mesure et placés les uns sur les autres, sont en forme d'images, de figures et de formes que chacun interprète à sa guise. La chaîne de montagne s'étendrait sur 1113 kilomètres, allant de la zone de Bobo-Dioulasso en passant par la Côte d'Ivoire, jusqu'au pays dogon (Mali), d'où seraient venus les habitants de Sindou. « C'est beau », « Je n'ai jamais vu ça », « C'est sensationnel », « Je ne regrette pas d'être venu », a-t-on entendu de part et d'autre. Alors que certains sont captivés par les explications des guides, d'autres par contre se sont empressés pour immortaliser leur passage. Les séances photos, à l'aide de téléphones portables et d'appareils photos numériques, sont perceptibles par-ci, par-là. Les randonneurs se disséminent partout. Malgré les consignes, certains prennent le risque de grimper au faîte des pics pour obtenir de meilleures prises de vue. Entre temps, un guide s'écrie « Attention, ne touchez pas cette plante ». Il s'adresse ainsi à trois randonneuses qui tentaient d'arracher les branches d'un arbuste. La sève de la plante, a indiqué le guide, est venimeuse et sert de poison aux flèches. La même plante, révèlent les guides, serait dotée de vertus thérapeutiques et serait utilisée par les tradipraticiens pour soigner l'épilepsie.

Vers l'institutionnalisation de la randonnée touristique des Cascades

Après une heure de périple sur ce plateau, les randonneurs embarquent dans les véhicules. Sous une pluie battante, le long cortège prend la direction du mont Ténakourou, à une cinquantaine de kilomètres au Sud de Sindou. De part et d'autre, la végétation est dense et luxuriante. Les multiples bas-fonds laissent transparaitre une zone suffisamment arrosée. Après plusieurs péripéties dues à l'état de la route, le gros des randonneurs arrivent à l'école du village de Téna qui porte le nom du mont, dans une ambiance de balafon et de tams-tams entretue par les habitants. Le sommet du mont est le point culminant du Burkina Faso, à 747 mètres d'altitude. Il se situe près de la frontière avec le Mali. Après la débauche d'énergie des pics de Sindou et ensuite pour accéder à l'école située à quelque 200 mètres en hauteur au village de Tena, des randonneurs ont simplement renoncé à poursuivre leur route jusqu'au sommet du mont. C'est sans compter avec l'ardeur du ministre de la Communication et sa suite et de la quasi-totalité des jeunes qui ont tenu mordicus à vivre cette expérience palpitante. Du haut du sommet, on a une vue panoramique et on peut apercevoir des villages frontaliers du Mali et de la Côte d'Ivoire. A ce que l'on dit, l'altitude du mont étant proche de celle d'un sommet voisin au Mali, un amas de pierres a été monté sur le Ténakourou, pour faire une plus grande différence. D'ailleurs, c'est sur cet amas de pierres à l'allure d'une stèle que les grimpeurs se plaisent à se faire photographier. Arrivé sous le coup de 17h30 en provenance de Niansogoni, le Premier ministre a tout de suite félicité les initiateurs de cette sortie qu'il souhaite pérenne et s'est dit convaincu de la richesse du potentiel touristique de la région. Sur place, il a invité les membres du RECIDEC, porteurs de cette randonnée, à multiplier d'autres initiatives du genre, seul gage de développement de la région des Cascades.

Frédéric OUEDRAOGO

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