Le choix de la date du 13 décembre, jour de la commémoration de l'assassinat du journaliste Norbert Zongo, par les nouvelles autorités comme Journée d'hommage aux martyrs de l'insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, n'est pas du goût du Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques (CODMPP). Pour le signifier, le Collectif a rencontré la presse le 7 décembre 2014, à Ouagadougou. En effet, pour les animateurs du point de presse, tenir une telle célébration parallèlement à la traditionnelle commémoration du 13-Décembre, organisée depuis 1998, c'est incontestablement instaurer un climat de division au sein du peuple burkinabè. « Le peuple burkinabè ne peut percevoir une telle démarche, que comme une intention de noyer la Journée d'hommage à Norbert Zongo et à ses compagnons», a précisé Chrysogone Zougmoré, un des conférenciers, dans son mot liminaire. Mais comment en sommes-nous arrivés là ? Selon M. Zougmoré, le Collectif a introduit depuis le 17 novembre 2014, auprès de l'état-major général des armées, une demande d'occupation de la place de la Révolution pour le 13-Décembre 2014. Et suite à un entretien avec un des leurs, le 26 novembre 2014, les autorités militaires ont porté à sa connaissance que ladite place aurait été réservée par une association pour la période du 8 au 28 décembre 2014, tout en refusant de révéler au CODMPP l'identité de l'association avec laquelle, il avait souhaité échanger en vue d'un arrangement. C'est dans l'attente d'une décision écrite claire et précise desdites autorités sur la suite à donner à sa demande, poursuit-il, que le CODMPP, a appris par voie de presse, la décision du Conseil des ministres tenu le 4 décembre 2014, d'organiser «la Journée d'hommage national aux martyrs de l'insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 », avec le choix de la date du 13-Décembre 2014.
Pour Maître Prosper Farama, représentant du collectif des avocats de la défense du dossier Norbert Zongo, c'est bien de rendre hommage aux martyrs, mais ce qui importe le plus, c'est de rendre justice. «Il faut ouvrir une procédure judiciaire pour dire qui a commis ces actes et pourquoi ?», a-t-il indiqué. La déclaration a fait place aux questions des journalistes.
La commémoration du 16e anniversaire de l'assassinat de Norbert Zongo ne peut-elle pas être organisée dans un lieu autre que la place de la Révolution ?
La réponse de Chrysogone Zougmoré et ses camarades est sans ambages. « Même sous le régime de Blaise Compaoré que nous avons farouchement combattu, la place de la Révolution n'a jamais été refusée au Collectif pour sa commémoration. Nous allons commémorer le 16e anniversaire à la même place quoi qu'il advienne », ont-ils averti.
A la question de savoir la stratégie du CODMPP pour contrecarrer une éventuelle réquisition de la place de la Révolution comme l'ont laissé entendre les autorités militaires, le Collectif a répondu que ses militants sont prêts à redescendre dans la rue pour préserver certains acquis démocratiques.
Le traditionnel dépôt de gerbes de fleurs, la marche-meeting sont les principaux axes de la commémoration du 16e anniversaire de l'assassinat de Norbert Zongo et de ses compagnons à Sapouy, le 13-Décembre 1998. Selon Maître Farama, une trentaine d'avocats dont 10 de l'étranger s'apprêtent à soumettre par voie officielle, une demande pour la réouverture du dossier Norbert Zongo.
Beyon Romain NEBIE
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
