15 octobre 1987-15 octobre 2015 : 28 ans après, Mariam Sankara reste optimiste

| 16.10.2015
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15 octobre 1987-15 octobre 2015 : 28 ans après, Mariam Sankara reste optimiste
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15 octobre 1987-15 octobre 2015 : 28 ans après, Mariam Sankara reste optimiste
15 octobre 1987-15 octobre 2015. C’est ce jeudi 15 octobre 2015 qu’a lieu donc la 28ème commémoration la mort de Thomas Sankara. Mme Mariam Sankara était l’invitée de la rédaction de nos confrères de la radio privée Oméga FM, ce 15 octobre 2015. Au téléphone depuis l’hexagone, la femme de Thomas Sankara, défunt président du Conseil national de la révolution (CNR), du 4 août 1983 au 15 octobre 1987, s’est prononcé sur les affaires courantes, pour la suite à donner au « Dossier Thomas Sankara », qui aurait encore trainé, n’eut été l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014.


Mariam Sankara n’est pas passée par une langue de bois pour dire que la commémoration de ce 28ème anniversaire de la mort de Thomas Sankara intervient « dans un contexte où la dictature de (Ndlr : Blaise) Compaoré est partie, parce que c’était un blocage à ce dossier ». Elle salue le fait que le Général de Brigade, Gilbert Diendéré, ait été arrêté, le Régiment de sécurité présidentielle (RSP) dissout, ce qui donne espoir à ce que le dénouement de la procédure judiciaire sur le dossier Thomas Sankara soit effectif.

Selon Mariam Sankara, « la 28ème commémoration de l’anniversaire de l’assassinat du président Thomas Sankara a des allures particulières » et « intervient quelques mois après le début des enquêtes sur son assassinat, et une année après que le peuple burkinabè ait chassé Compaoré du pouvoir ».

Mariam Sankara pense que le peuple burkinabè, dans son immense majorité, aura l’occasion de tourner définitivement le dos au régime dictatorial qui a couté beaucoup au Burkina pendant 27 ans, en ce qui concerne les élections prochaines du 29 novembre 2015. Elle pense que ces élections seront une occasion « donnée à tous les progressistes, les sankaristes et tous les jeunes » qui se réclament de l’idéal de Thomas Sankara, de proposer « une réelle alternative au peuple burkinabè ».

Un leader déterminé dans la lutte contre la domination et la pauvreté...

L’ex première dame du Faso n’oublie pas aussi les autres victimes du régime de l’ex président Blaise Compaoré, et espère que justice leur sera rendu. « Nous osons croire que justice sera rendue au président Sankara et à toutes les victimes de Compaoré », souhaite-t-elle. Elle déclare une fois de plus appeler à « l’insurrection électorale pour un vrai changement ».

Mariam Sankara estime que l’image de son défunt époux, ainsi que l’idéal de celui-ci, sont toujours d’actualité, d’autant plus que les messages véhiculés par Thomas Sankara répondent « aux aspirations de la population, et donc, de la jeunesse ». Elle ajoute qu’à travers les films et les vidéos, les jeunes voient en lui un leader déterminé dans la lutte contre la domination et la pauvreté. « Ils voient en lui un homme qui souhaite sortir son pays de l’ignorance et qui veut donner la chance à tous ses concitoyens. Ils voient en lui un leader qui lutte pour le bien-être de son peuple. En s’inspirant de ses idéaux et en se réclamant de Sankara pour mettre fin à la dictature, les jeunes l’ont réhabilité », soutient-elle.

Parlant du putsch du 16 septembre dernier, orchestré par le Général de Brigade Gilbert Diendéré et ses éléments du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), Mariam Sankara trouve cela « inacceptable ». Elle ajoute qu’elle a senti ce putsch, « à l’instar de beaucoup de personnes, comme un coup d’arrêt donné à la Transition et au processus démocratique, comme un retour à l’ordre dictatorial et néocolonial ». Pour elle, c’était aussi comme une remise en cause de la procédure judiciaire, « parce que le nom de Diendéré est cité dans beaucoup de dossiers de crimes de sang » et donc, « c’était inacceptable, vraiment rétrograde ».

Mariam Sankara compte venir soutenir les Sankaristes lors des élections couplées de la présidentielle et des législatives du 29 novembre prochain. A bientôt donc !

Claire Lebœuf

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