11ème congrès du SAMAB : « Si les magistrats estiment que certaines personnes ne sont plus utiles en détention, il faut l’accepter », dixit Antoine Kaboré

| 04.06.2016
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Antoine Kaboré - Secrétaire Général du SAMAB
© DR / Autre Presse
Antoine Kaboré - Secrétaire Général du SAMAB
« Unité d’action syndicale et renforcement de l’indépendance de la magistrature : bilan et perspectives », c’est sous ce thème qu’a lieu le 11èmecongrès ordinaire du Syndicat autonomes des Magistrats burkinabè (SAMAB). La cérémonie d’ouverture a lieu ce vendredi 03juin à Ouagadougou.


Selon le Secrétaire général (SG) du SAMAB, Antoine Kaboré, ces échanges d’une journée invitent tous les magistrats à réfléchir sur ce thème qui sera animé par les 3secrétaires généraux de syndicats de magistrats, ce qui est une première au Burkina Faso. Il explique qu’il s’agira également de faire le bilan financier et moral du bureau sortant et, mettre en place un nouveau bureau pour la poursuite de la lutte des magistrats.

Il souhaite l’engagement de tous les congressistes pour des échanges fructueux, et une véritable démocratie au Burkina Faso. « L’indépendance de la justice ne se fera pas sans l’engagement des magistrats eux-mêmes. Le rêve du SAMAB est de voir les magistrats comme en 1983 unis dans un cadre unique de lutte syndicale. Des moments difficiles, des incertitudes, des incompréhensions, nous en auront, mais une seule chose doit guider la foi en un avenir radieux de la magistrature, de la justice, pour une véritable démocratie au Burkina Faso », souligne le SG-SAMAB, Antoine Kaboré. Présente à ce congrès pour soutenir et encourager le SAMAB, la représentante du ministre en charge de la justice, Maïmouna Dermé, estime que le thème retenu pour le SAMAB est un thème pertinent et d’actualité. Pour ce faire, elle souhaitequ’il faille joindre la parole à l’acte. « Réfléchir sur l’unité syndicale et l’indépendance de la magistrature sont des thèmes très préoccupants pour la justice.Et il ne faut pas que ça demeure seulement sur les bouts des lèvres, il faut qu’on aille effectivement dans l’unité syndicale sur le terrain », ajoute-t-elle.

Revisiter le passé pour que cette unité soit une réalité...

Plusieurs syndicats sont venus encourager et soutenir le SAMAB. En tant que syndicat sœur, le Secrétaire général du Syndicat burkinabè des magistrats (SBM),Traoré Moriba, dit être très honoré que son syndicat soit associé à ces échanges. « La magistrature est restée en retard, au regard des divisions internes, c’est l’une des causes pour lesquelles la magistrature burkinabè a accusé un retard. Dans la mesure où aujourd’hui chacun a compris que ce n’est qu’en conjuguant les efforts que l’on peut rattraper ce retard, il nous a semblé opportun de répondre favorablement à l’invitation du SAMAB », explique-t-il. Pour lui, « pour que cette unité soit une réalité, il faut revisiter le passé car, ce n’est qu’en acceptant ce devoir de vérité tiré du passé, que les cœurs pourront être soulagés ».

En ce qui concerne la dernière sortie du Cadre de concertation national des organisations de la société civile (CCOSC) qui s’insurge contre la libération provisoire de certains auteurs du coup d’état du 16septembre dernier,Antoine Kaboré pense que la justice, ce n’est pas accepter ce qu’il vous plait, mais c’est accepter ce que la loi dit, et, respecter les décisionsde justice. « Ce sont des positions qui ne doivent pas exister dans un Etat de droit. Lorsque les magistrats décidaient d’arrêter les personnes, ils n’ont pas demandé l’avis des citoyens, mais ils l’ont fait parce qu’ils pensaient que c’était utile et nécessaire. Si dans ce même cadre, les magistrats estiment que certaines personnes ne sont plus utiles en détention, il faut l’accepter. Ces genres d’actions n’ont pas lieu d’être », dit-il...

Emilienne Kaboré

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