Lors de sa déclaration de biens, il a dit posséder des hectares de terres. Yacouba Isaac Zida avait fait étalage de ses richesses, des biens hors de possession du frais lieutenant-colonel qu’il venait d’être. Il n’avait même pas déclaré combien il avait dans ses comptes, comme s’il touchait un pré-franc. Personne n’a trouvé à redire. Pourtant, il n’avait pas encore dit que Guillaume Soro et lui ont combattu ensemble la xénophobie en Côte d’Ivoire, laissant penser que ceci pourrait expliquer cela. Aujourd’hui, il n’est plus aux affaires et on veut qu’il s’explique. Soit! C’est le devoir de redevabilité.
C’est vrai que sa bouche l’a trop exposé à travers ses déclarations et des décisions peu réfléchies. Aujourd’hui, il en prend pour son galon mal étoilé.
Mais cela doit-il faire oublier ce que d’autres, avant lui, ont fait?
Qu’est-ce que les 8000 m² de Zida par rapport aux kilomètres carrés de l’ancienne belle-mère nationale? Zida a acquis une parcelle d’une valeur d’une trois centaines de millions à moins de 100 millions de francs CFA. Combien Alizet Gando a-t-elle payé pour s’approprier la SOCOGIB, ses possessions, avoirs et les terres qui lui ont permis de construire ces maisons qui ne résistent même pas à une simple rosée? On a parlé de franc symbolique, ce qui ne veut pas dire qu’elle n’a versé qu’un tama (ancienne pièce de 1 fr) à l’Etat pour s’approprier tout ce patrimoine. Elle a dû verser un peu moins d’un milliard de francs dévalués.
Mais la vente d’un seul terrain de ce patrimoine, quelque temps après, lui aurait permis d’engranger plus que ce qu’elle a défalqué. Tout le reste n’est que ‘’bounafiche’’, comme dirait Missié Goama de ZiZi.
Que devient AZIMMO aujourd’hui? L’Etat ferait mieux de la reprendre pour permettre aux salariés de vivre et de tenir les engagements de la société envers ses partenaires.
Ceci n’est qu’un exemple. Sinon, beaucoup de sociétés doivent au fisc par le simple fait qu’elles ne payaient pas de taxes et d’impôts. Le trafic d’influence, la corruption, les fausses exonérations leur ont permis de contourner les circuits de la fiscalité.
Aujourd’hui, si l’Etat veut renflouer ses caisses presque vides, il sait où trouver de l’argent. Mais il ne le fait pas et laisse des cabris courir pour jouer les mendiants larmoyants. S’il exerçait un redressement fiscal sur bon nombre de sociétés jadis au-dessus de tout contrôle, il aurait les moyens pour réaliser des infrastructures sociales. Donc, les tromperies de Zida ne doivent pas faire laisser la proie pour l’ombre.
Zida est aujourd’hui un général sans troupe. Il est presqu’en état de désertion, puisque sa perm a expiré depuis le 19 mars et il n’est toujours pas rentré. C’est son patron, le président du Faso, le chef suprême des armées et ministre de la Défense nationale qui l’a dit. Il n’est plus ambassadeur aux USA. Il n’est plus Premier ministre. Il n’est plus président du Faso. Mais il est victime de ses propres turpitudes. Quand la chance te tombe sur la tête comme ce fut son cas, il ne faut pas tenter de marcher sur la tête mais demeurer réaliste. Zida s’est vu un destin de président du Faso en civil. Il s’est joué de tous ceux qui ont fait de lui ce qu’il est. N’est-ce pas, en partie, ce qui lui cause toutes ces misères?
Lougouvinzourim
