Zida à Bobo-Dioulasso: des échanges francs et directs

| 01.12.2014
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Zida à Bobo-Dioulasso: des échanges francs et directs
© DR / Autre Presse
Zida à Bobo-Dioulasso: des échanges francs et directs
Le Premier ministre Yacouba Isaac Zida a effectué sa première sortie officielle le samedi 29 novembre 2014 à Bobo-Dioulasso. Echanges avec les forces vives de la région des Hauts-Bassins, les coutumiers, visite du palais de Justice brulé ont permis à la délégation de témoigner sa reconnaissance aux populations de Sya pour leur contribution à la réussite de la transition.


Rencontre avec les forces vives de la région des Hauts-Bassins, visites des coutumiers, du palais de justice (...). Voici en substance le programme de cette première sortie du Premier ministre Isaac Yacouba Zida à Bobo-Dioulasso. Annoncée dans la matinée, c'est dans la soirée que la délégation ministérielle a foulé le sol bobolais.

Accueillie depuis l'entrée (route de Ouagadougou) avec des slogans de victoire, les jeunes ont voulu lui réserver un accueil chaleureux. En effet, pour cette première rencontre, c'est la maison de la Culture qui a servi de cadre pour les échanges avec les forces vives qui ne l'ont pas boudée. Une cinquantaine de minutes de retard et voici le Premier ministre accompagné d'Auguste Denise Barry, ministre de l'Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité, David Kabré, ministre des Sports et Loisirs et du ministre Boubacar Ba des Mines et de l'Energie font leur entrée dans la salle. Il est revenu au gouverneur d'ouvrir la rencontre avec des mots de remerciement et d'engagement à soutenir la Transition.

«La cause profonde de la cristallisation de la crise est sans conteste la volonté du président Blaise Compaoré de modifier une fois de plus les closes de notre Constitution pour asseoir un pouvoir à vie qu'il pourrait léguer à sa fille Djamila comme l'avait dit tantôt le maire de Bobo-Dioulasso. Je dis une fois de plus parce que comme vous le savez tous, cette close limitative de la durée du nombre de mandats à la tête de l'Etat a fait l'objet de plusieurs modifications depuis l'adoption de la Constitution en juin 1991» a-t-il laissé entendre. Mais, rétorque-t-il, «au-delà de l'article 37, bien d'autres maux expliquent l'exacerbation de la crise: le chômage endémique de notre jeunesse surtout, les problèmes de l'éducation, notamment les crises dans les universités, la vie chère. Toutes ces crises trouvent leur ancrage dans le déficit de gouvernance politique et économique, la trop forte mainmise d'une minorité de Burkinabè, d'un clan, d'une famille sur l'appareil politique et sur le système économique. La conjugaison de tous ces problèmes justifie la colère légitime du peuple, notamment de sa fraction jeune qui s'est révoltée les 30 et 31 octobre dernier». Ces propos sont du Premier ministre qui semble ne pas être tendre avec le régime déchu.

Entretien avec les forces vives

Réussir coûte que coûte la transition

«Je puis vous affirmer l'engagement total des femmes et des hommes de mon gouvernement aux côtés du président Kafando pour une transition réussie», dit-il après avoir mesurer le ressentiment qui a entrainé l'insurrection populaire. Le Premier ministre promet, conformément à l'esprit et à la lettre de la Charte de la Transition, conduire cette période cruciale de l'histoire du Burkina.

A ceux qui sont toujours sceptique quant à la sincérité de l'Armée à remettre le pouvoir aux civils, le Premier ministre rassure: «Ceux qui hésitaient quant à la sincérité de l'Armée, et je le comprends d'ailleurs, peuvent constater que le président, le président du Conseil national de la Transition (CNT) sont tous des civils. L'Armée burkinabè est une armée républicaine et intègre. Elle est avec le peuple et elle demeure avec le peuple». Une transition qui ne saura être réussie sans l'accompagnement de tous les Burkinabè. Il les a invités à s'y mettre pour un Burkina meilleur.

Le virus Ebola, la question foncière, la pauvreté, le chômage des jeunes, la zone industrielle (...) sont entre autres les sujets abordés par l'assistance avec le Premier ministre qui aura tenté d'apporter des réponses. «Les priorités du gouvernement de Transition sont les secteurs sociaux comme la santé, l'éducation et autres» a-t-il dit. Pour lui, il faudra désormais composer avec la jeunesse afin d'assister à l'émergence d'une nouvelle frange d'opérateurs économiques.

KK

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