A mesure, que Zéphirin avance en politique, dans sa conquête du pouvoir d'Etat comme tout homme politique digne, il se distingue davantage de tous ceux qu'on a connus comme opposants jusque-là. Zéphirn Diabré, vient une fois de plus de le démontrer. Alors que le maire de la commune de Ouagadougou, Marin Casimir Ilboudo a usé de tous les artifices administratifs et juridiques pour justifier l'illégalité de la marche des femmes organisée par une certaine Séré Saran Sérémé, et face à l'intransigeance de ces dernières à affronter les forces de l'ordre, il est descendu «en personne» sur le terrain pour jouer le rôle de conciliateur. Non sans leur expliquer que lorsqu'on est opposant, que lorsqu'on convoite le pouvoir, il faut commencer par respecter les lois. Zéphirin Diabré est convaincu qu'un opposant ne doit pas se comporter en hors-la-loi.
A l'issue de la dernière grande marche organisée par l'opposition, il a rassuré au cours de son discours que «nous n'allons pas mettre le pays en feu, mais nous allons nous chauffer entre nous», (ndlr: comprenez politiciens). Une fois de plus, il s'est distingué ce jour-là des discours va-en-guerre de certains d'entre les opposants qui l'ont précédé au poste de chef de file de l'opposition ou qui l'ont rejoint sur ce terrain après, il n'y a pas longtemps. Seulement, il avait prévenuen substance que «si le pouvoir s'entête, nous ne serons pas responsables de certains agissements, car nous ne serons pas en mesure de contenir nos militants». Avant ce meeting que beaucoup d'observateurs avaient qualifié de réussite, il avait réuni les cadres de son parti sur un thème suffisamment important.
Car, pour Zéphirin Diabré, si le pouvoir nous tombait entre les mains, qu'allons-nous en faire? Connaissons-nous les dossiers? Disposons-nous des ressources humaines et des compétences nécessaires pour gérer un pouvoird'Etat ? Comme on le voit, Zéphirin Diabré est particulier. Il n'est pas aveuglé par la recherche du pouvoir. Autrement dit, il a pris conscience de ce que le pouvoir se conquiert dans la tolérance, la dignité, la paix et surtout, dans le respect des principes et lois de la République.
Il mérite de ce fait, de la considération. Seulement, il doit pouvoir travailler à raisonner certains de ses lieutenants qui visiblement, ne lui facilitent pas la tâche. Le pouvoir n'est pas une fin en soi. Zéphirin ne veut se venger de personne. Il cherche son pouvoir par les moyens légaux et dans le respect de la différence. Tout en sachant que le dernier mot revient toujours au peuple qui fait le choix, au moment venu, dans les urnes. C'est ainsi qu'on distingue les hommes d'Etat, les hommes qui ont un avenir politique des hommes purement...politiciens. Bon vent, Monsieur Diabré.
Dabaoué Audrianne KANI