Zeph chez Blaise : C’est déjà ça de gagné !

| 15.11.2013
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Zeph chez Blaise : C’est déjà ça de gagné !
© DR / Autre Presse
Zeph chez Blaise : C’est déjà ça de gagné !
A l'échelle du Burkina, la poignée de main entre le Président du Faso, Blaise Compaoré, et le chef de file de l'opposition politique, Zéphyrin Diabré, dans la salle d'audiences du palais présidentiel de Kosyam, hier jeudi 14 novembre 2013 sous le coup de 10h59, a la même amplitude médiatique que le shake-hand de Vladimir Poutine et de Barack Obama sur le perron de palais Constantin de Moscou. En témoignent les dizaines de flashs de photo-reporters qui ont crépité pour saisir l'instant.

Il faut dire qu'à l'instar de la rencontre entre les deux hommes forts de Russie et des Etats-Unis (les plus puissants du monde si l'on en croit certains médias), celle entre le tenant du pouvoir et le leader de l'opposition au pays des hommes intègres, la première d'officielle sauf erreur ou omission, était également très attendue.

En effet, depuis le début de «l'opérationnalisation du Sénat» et tout le tollé qui l'a accompagné, son commanditaire qu'est le Chef de l'Etat a reçu tout le monde sauf ceux qui rejettent en bloc le projet : les partis politiques de l'opposition.

C'est désormais chose faite donc et on ne peut que s'en féliciter, car mieux vaut tard que jamais, et il faut souhaiter que de telles initiatives se multiplient.

Certes la grande question est de savoir ce qui a bien pu se murmurer ou se crier entre les murs de la salle feutrée du palais présidentiel, mais, selon les bribes entendues de la bouche même de Zeph à leur sortie, l'opposition a saisi l'occasion pour exprimer à Blaise son refus catégorique du Sénat, jugé «inopportun, inutile, budgétivore et sujet de discorde de nature à menacer la paix sociale» ainsi que d'une éventuelle modification de l'article 37.

Même si le contenu du mémorandum remis par le chef de file de l'opposition et les représentants de partis affiliés présents au chef de l'Etat ne sera révélé que dans les prochains jours, il ne faut pas se leurrer : connaissant l'irrédentisme affiché de part et d'autre, il ne faut pas se faire d'illusion sur de réels points de convergence au sortir de cette rencontre.

Toutefois, c'est déjà ça de gagné que de s'être rencontré sous «l'arbre à palabres» de Kosyam. C'est bien en effet de faire la guerre de la rue par des manifestations pour défendre sa position (pour ou contre le Sénat), mais c'est encore mieux de s'asseoir autour d'une table et de discuter pour aplanir les divergences et arrondir les angles. Un proverbe bien de chez nous ne dit-il pas que : quand les sourds-muets restent loin l'un de l'autre, ils se lapident ? Souhaitons donc que Blaise et Zeph multiplient leurs entrevues.

Hyacinthe Sanou

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