Le 13 septembre dernier, la cuvette de la Maison du peuple était en effervescence. Commerçants, soudeurs, artisans, menuisiers, artistes, taximens et métallurgistes s'y sont massivement rendus à l'invitation de l'Association « le Burkina nouveau pour la paix, la réconciliation et le progrès », afin de participer à l'installation des différents bureaux des sections de la province du Kadiogo. Arborant des T-shirts sur lesquels on pouvait lire « la violence ne passera pas par moi », les membres de l'association sont venus montrer leur engagement à préserver la paix au Burkina Faso. Comme il est de coutume dans les activités de l'association, c'est par une pluie de bénédiction que la cérémonie a commencé. Tour à tour, les représentants des co-parrains à savoir le Wendnaaba Liguidi, représentant le Mogho Naaba, abbé François Nikiéma, représentant le cardinal Philippe Ouédraogo, El Hadji Adama Zoungrana, représentant El Hadji Aboubacar Sana et le Pasteur Henri Yé, représentant le pasteur Samuel Yaméogo, sont tour à tour passés au parloir pour non seulement bénir et louer l'initiative de l'Association « le Burkina nouveau » mais aussi inviter tous les Burkinabè à préserver la paix au Burkina Faso. Ces bénédictions ainsi faites, la cérémonie d'installation pouvait alors commencer. Et c'est Saidou Tiendrébéogo, président du bureau des commerçants, qui a été le premier à recevoir son écharpe des mains du président national de l'association, Yacouba Ouédraogo. Après lui, tour à tour, Oumarou Kiéma, coordonnateur du bureau des taximens, Ali Ilboudo, coordonnateur du bureau des artisans et menuisiers, Hamado Nikiéma, président des métallurgistes et Baz Bil, président du bureau des artistes ont été installés sous les applaudissements du public et sous les regards du ministre de la Communication, porte -parole du gouvernement, Alain Edouard Traoré et du gouverneur de la région du Centre. Ces présidents de sections installés ont réaffirmé leur engagement sans faille à cultiver et à préserver la paix au Burkina Faso. Le moment tant attendu était sans doute le discours du président national Yacouba Ouédraogo.
Les politiciens invités au dialogue
Très ému par la forte mobilisation et surtout par la présence remarquable des autorités coutumières et religieuses, Yacouba Ouédraogo a tenu à préciser que son association est apolitique. « Nous ne faisons pas de politique, nous laissons la politique aux politiciens. Notre politique c'est la recherche de la paix pour notre pays ; c'est ça la vraie politique », a dit le président nationale. Citant le président Blaise Compaoré qui a dit que la paix est pour un pays ce qu'est la santé pour un être humain, Yacouba Ouédraogo a invité tous les Burkinabè à préserver la paix dans leur famille, dans leur secteur, dans leur ville et de leur région. Prenant l'exemple de certains pays de l'Afrique où les musulmans et les chrétiens se pourchassent, toute chose qui n'est pas le cas au Burkina Faso, le président a fait comprendre que la paix constitue la plus grande richesse au « pays des hommes intègres ». Aux présidents de sections qui ont été installés, il les a félicités et les a invités à être des ambassadeurs de la paix au Burkina Faso. « Nous savons que vous allez entretenir la paix au Burkina Faso, nous savons que vous allez faire de sorte que les marches et les contremarches se passent sans casser les feux, sans brûler les maisons et sans toucher les hommes » a indiqué le président national. Tout en remerciant les autorités coutumières et religieuses pour leur implication dans la préservation de la paix, le ministre Yacouba Ouédraogo leur a demandé d'être « nos conseillers pour qu'il y ait la paix au Burkina Faso ». Aux politiciens, le ministre Yacouba Ouédraogo les a invités au dialogue car dit-il « si les religieux peuvent avoir un dialogue entre eux, c'est que les politiciens aussi peuvent en faire autant ». « Asseyez-vous et dialoguez pour trouver une solution pour le bonheur de tous les Burkinabè », a souhaité Yacouba Ouédraogo avant de confier qu'au cours de la semaine, ils iront pour l'installation du bureau du Benéluxe (Belgique, Hollande et Luxembourg) avant de revenir installer ceux de Bobo-Dioulasso, de Banfora et de Kaya.
Yannick SANKARA