C'est une foule composée pour la plupart de militants des organisations de la société civile qui a accueilli le Premier ministre, Yacouba Isaac Zida, mardi 7 juillet 2015 de son retour d'Abidjan. Mobilisés depuis 15h à la base aérienne 511 de Ouagadougou, les journalistes n'ont pas eu accès à l'intérieur pour assister à l'atterrissage de l'avion du Premier ministre. C'est à 17h10 que la colonne de véhicules de la délégation de Yacouba Isaac Zida sort de la base aérienne et est accueillie par un tonnerre d'applaudissements et de bruits de « vuvuzela ». Le Premier ministre descend de son véhicule, accompagné du ministre en charge de la sécurité, Auguste Denise Barry et prend un bain de foule. Ensuite, direction le Premier ministère pour un «mini- marathon» avec la foule venue le soutenir. Il est entouré, de gauche à droite par des responsables de la société civile comme, entre autres, Hervé Ouattara du CAR, Safiatou Lopez de l'APDC, Marcel Tankoano du M21. La foule s'agrandit au fur et à mesure qu'elle avance au cri de « Zida, bouge pas », « on veut Zida ». Après une vingtaine de minutes de marche, la colonne arrive à destination où un dispositif est vite mis en place pour des allocutions.
« Nous sommes là aujourd'hui pour rappeler à ceux qui ont oublié, ce que nous avons fait les 30 et 31 octobre 2014. Nous demandons au Premier ministre d'être rassuré, parce qu'il est un Premier ministre du peuple et non d'un groupuscule. Le gouvernement de la Transition sera en place jusqu'au 11 octobre, date des élections », a indiqué le Porte-parole des OSC, Hervé Ouattara, président du CAR. Pour Yacouba Isaac Zida, la mobilisation du jour lui rappelle la date du 30 octobre 2014. « Malheureusement, il y a des Burkinabè qui ont oublié le passé. Pourtant dans l'histoire, quand le peuple a parlé, il a parlé », lance le Premier ministre à une foule acquise à sa cause. Selon lui, certains acteurs pensent qu'ils peuvent tromper la vigilance des autres pour atteindre leurs objectifs. « Nous allons restés vigilants car ce que nous avons acquis le 30 octobre a été au prix de certains de nos camarades. Ce que nous pouvons faire pour respecter leur mémoire, c'est l'organisation d'élections démocratiques et transparentes le 11 octobre », poursuit le Premier ministre. Et d'ajouter : «On nous parle d'exclusion, il s'agit de quelle exclusion ? Je connais des Burkinabè qui ont fui le pays depuis 27 ans. Ils n'osaient pas mettre les pieds au Burkina Faso parce qu'ils étaient exclus. Aujourd'hui, on veut nous faire la morale». Selon lui, cette mobilisation est un encouragement à tenir ferme et il a rassuré à ses interlocuteurs qu'il tiendra ferme avec son gouvernement jusqu'au 11 octobre. Il ajoute en outre que les autorités de la Côte d'Ivoire soutiennent le Burkina Faso et qu'il n'y a aucun problème entre les deux peuples.
Lassané Osée OUEDRAOGO
