Valère Somé, Laurent Bado et autres, ont pris leurs responsabilités

| 07.10.2015
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Valère Somé, Laurent Bado et autres, ont pris leurs responsabilités
© DR / Autre Presse
Valère Somé, Laurent Bado et autres, ont pris leurs responsabilités
Le moins que l’on puisse dire, est que des intellectuels burkinabé tels que Laurent Bado, Valère Somé et Siaka Coulibaly, entre autres, ont décidé de prendre leurs responsabilités. En disant haut et fort, avec arguments, mais aussi avec des propositions de solutions, ce que certains pensent bas. Ou du moins, n’osent même pas penser en cette période trouble, tumultueuse où chacun semble se chercher. Quand on considère leurs avis, ces trois intellectuels ne cachent pas leur opposition à l’exclusion telle qu’elle a été opérée.


Valère Somé : « Quels sont ceux qui ont géré ce pays pendant 27 ans ? ... Quand des gens comme les Salif Diallo aujourd’hui, se disent des Sankaristes alors que pendant 27 ans ils ont induit Blaise Compaoré en erreur. Comment on va venir exclure les derniers membres du gouvernement, ceux qui sont arrivés deux ans seulement aux affaires alors que ceux qui ont géré 27 ans ce pays, ont embastillé ce pays, ont pillé ce pays, et sont devenus des milliardaires, ne sont pas inquiétés » (....) « Quels sont ceux qui ont rempli ce verre ? » (ndlr : Pour qu’on en arrive là où nous en sommes). « Vingt-sept ans durant, des gens ont embastillé ce pays, ils ont pillé ce pays et c’est maintenant qu’ils viennent vous montrer leurs mains propres. Je ne suis pas d’accord avec cette façon de faire. Ou tout le monde se présente, ou personne ne se présente. Voilà ma position et elle reste intraitable...».

Pour la réconciliation voici sa solution : « ...Venons-en aux traditions africaines, aux fondements africains où il n’y a pas besoin de vérité et de justice pour faire la réconciliation. Quand dans une famille africaine des frères en arrivent à prendre des couteaux et qu’un s’exile, et que 10 ans après on arrive à regrouper tout le monde on ne cherche pas à savoir où est la vérité ni la justice. Le chef de famille dit : « c’est terminé », plus jamais ça et on n’en parle plus ». « Mon souhait, c’est qu’il y ait une réconciliation qui s’appuie sur nos cultures ».

Laurent Bado : « La transition n’est pas claire, elle est laxiste, elle navigue à vue. Dès le renversement de Blaise Compaoré, la transition devait montrer automatiquement que le changement a commencé en posant des actes concrets...C’était à la transition de donner le La. Pour dire attention, désormais vous devez respecter la loi ». « Je dis tout simplement qu’il y a de la cacophonie due aux autorités de la transition. On dit à Djibrill Bassolé, vous ne pouvez pas être candidat. Si on est un peu honnête, vous comprenez... Comment on peut admettre Ram Ouédraogo, Salvador qui se battaient pour la révision de la Constitution et rejeter Djibrill Bassolé qui est le CDP original, resté toujours fidèle à Blaise Compaoré et garder la photocopie de l’original». « Il faut comprendre qu’il y a des gens qui ont soutenu Blaise ; Blaise les a chassés et aujourd’hui, ils laissent croire qu’ils sont des opposants à Blaise. Ce ne sont pas des opposants, c’est parce qu’ils ont compris que Blaise les a chassés. Ils vont souffrir ».

Sur le coup d’Etat : « Dès l’instant où j’ai entendu Komboïgo dire que si les élections ne sont pas inclusives, il n’y pas aura d’élections, qu’est-ce que la transition a fait ? Si elle n’était pas laxiste, elle aurait pu le mettre aux arrêts pour troubles à l’ordre public ». « Si quelqu’un dit que si on ne l’accepte il n’aura pas d’élections, c’est qu’il a un point d’appui quelque part. J’aurai pu penser au coup d’Eta de Diendéré ; j’ai pensé à un autre coup d’Etat ; le 11 octobre, des individus allaient s’éparpiller sur le Kadiogo et casser tous les bureaux de vote ».

Quant à Siaka Coulibaly, il avait dès le départ indiqué que les exclusions constituaient une bombe à retardement et qu’il va falloir tôt ou tard dégoupiller. Quel autre intellectuel pour dire ses vérités, celles dont le peuple a besoin pour faire son choix ? Le vrai !

Dabaoué Audrianne KANI

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