Hier mercredi 16 décembre 2015, Tulinabo Mushingui a été décoré de la médaille de chevalier de l’Ordre national par le Premier ministre, Yacouba Isaac Zida. Cette cérémonie solennelle qui a connu la présence de plusieurs membres du gouvernement a été saisie par le chef de l’exécutif pour donner un surnom à celui qui a parcouru le Burkina Faso, dans tous ses recoins. «Sidpawalemdé», c’est le nom que le locataire de la primature a donné au diplomate américain, comme pour dire que la «vérité ne se chuchote pas».
Le nouveau récipiendaire qui s’est dit tout ému de recevoir cette distinction, a exprimé toute sa reconnaissance à la nation burkinabè, pour l’honneur à lui fait, à travers cette décoration.
Au-delà de la médaille accrochée au revers de la veste du diplomate américain, c’est toute la relation qui frisait souvent le fusionnel entre l’homme et «le pays des hommes intègres» qui a été magnifiée. Que ce soit lors de ses tournées en province ou à l’occasion d’évènements à l’ambassade des USA, sise à Ouaga 2000, on sentait un Tulinabo enthousiaste, décidé, offensif dans la marche du Burkina vers un avenir prometteur.
Volontiers persifleur, il aimait souvent pasticher des sujets sérieux dans l’humour. Ainsi par exemple, le 14 juillet dernier, lors de l’Indépendence Day, il a peint la situation du Burkina Faso en faisant rire les invités. Et pourtant, c’était l’avenir du Faso qui était ainsi évoqué. Ce comportement d’ailleurs a parfois suscité aussi, des récriminations de certains hommes politiques, qui estiment que Tulinabo «s’est trop mêlé de la politique locale».
Toujours est-il que lorsqu’il y avait les meetings recto-verso avec intercalaires, entre pro et anti-référendum, les USA, par sa voix, ont marqué le pas, en privilégiant la démocratie tocquevillienne, même si le Burkina n’est pas l’Amérique. Peu ou prou, il aura contribué à sauver la transition, surtout lors des incursions répétées du RSP dans la sphère politique, et surtout pendant et après le coup d’Etat du général Diendéré. Sans la pression internationale, notamment américaine, nul doute qu’il aurait été aussi difficile de faire partir le RSP.
Tulinabo aura été un touche-à-tout : politiques, société civile, presse, agriculteurs, éleveurs, artisans, il aime mettre la main au cambouis, être in situ. On peut l’aimer ou non, dans la galaxie des ambassadeurs américains qui auront séjourné au Burkina, il aura bien sa place dans le cœur des Burkinabè. Et cette distinction de Tulinabo «Sidpawalemdé» est méritoire.
A Tulinabo, la nation burkinabè reconnaissante.
La Rédaction