Les représentants des principales forces politiques et de la société civile sont d'avis unanime que Blaise Compaoré soit jugé. Bénéwendé le sankariste, Barry le Paren, qui pensent l'un qu'il n'y a pas un statut autre pour Monsieur Compaoré que celui d'un justiciable qui doit répondre devant la justice burkinabè, en revenant de gré ou de force au Pays des hommes intègres; et l'autre, que son statut doit être clarifié davantage en Côte d'Ivoire, s'il y a une autre possible alternative à envisage pour lui, entendu tout le bruit qui commence à se faire autour de sa personne au bord de la lagune Ebrié. Bien d'autres responsables et autorités morales de la société civile s'expriment clairement sur le sujet et leurs propos vont dans le même sens. Comment exorciser autrement le mal de trois décennies d'obscurantisme politique avec tous les maux connus et inconnus d'une dictature qui ne disait pas son nom!?
Il faut juger les coupables pour indexer le mal afin de le bannir désormais: comme pour dire «voici ce qu'il ne faut plus jamais faire à la tête de l'État burkinabè». Qu'il soit ramené au Burkina Faso pour être entendu sur tous les dossiers et travers de son règne. Par manque de discrétion et de diplomatie, celui qui aurait pu s'arranger une sortie bien plus honorable que l'humiliante journée du 31 octobre est en train de perdre, une à une les bouées de sauvetage qui pourraient le sortir d'affaires tant bien que mal. Revenir au Faso en triomphe par une certaine forme de contre insurrection populaire pour, plus surréaliste encore, occuper le perchoir à Kosyam, voilà ce qu'il ne faut pas rêver dans la situation présente du président déchu. C'est fini une fois pour toutes et pour toujours.
Le prochain acte se passera sans doute devant la justice comme Simone Gbagbo en a eu l'amère expérience avant son mari, et le prochain chapitre de l'histoire burkinabè s'écrira avec d'autres Burkinabè. Ainsi va l'histoire. On récolte ce qu'on a semé.
Talata Kafando