Transition : Le CFOP attend le schéma des militaires

| 04.11.2014
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Transition : Le CFOP attend le schéma des militaires
© DR / Autre Presse
Transition : Le CFOP attend le schéma des militaires
L'opposition politique burkinabè, regroupée autour de son chef de file, a animé une conférence de presse, le lundi 03 novembre 2014 à Ouagadougou. Cette rencontre avec les hommes des médias nationaux et internationaux, a eu pour objectif, d'évoquer la situation nationale.


Prévue pour 15 heures, c'est finalement à 16 heures passées que la conférence de presse, initiée par le Chef de file de l'opposition politique (CFOP) a débuté. Entouré de Bénéwendé Sankara, Roch Marc Christian Kaboré, Ablassé Ouédraogo, Tahirou Barry et Yumani Lompo, Zéphirin Diabré confie d'entrée de jeu, que la lutte que menait le peuple burkinabè contre la révision de l'article 37 de la constitution a connu son épilogue, le 30 octobre dernier. Pour lui, les Burkinabè ont organisé une insurrection populaire généralisée sur toute l'étendue du territoire national, aboutissant à la démission de Blaise Compaoré. C'est pourquoi, au nom de l'opposition politique, Zéphirin Diabré a tenu à « saluer et à magnifier le combat héroïque de notre peuple dont toutes les couches sociales ont bravé les peurs, sacrifié leur vie pour faire obstacle à la forfaiture qui se préparait ». S'adressant aux atteintes physiques qu'ont subies des Burkinabè lors des manifestations, le CFOP confie que des visites ont été entamées dans les structures sanitaires, afin de réconforter les malades. Selon lui, la situation au Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo fait état de 200 blessés et de huit morts. L'opposition a tenu à préciser que des chambres froides d'autres structures hospitalières contiennent aussi des cadavres, ce qui pourrait élever le nombre de décès pour la ville de Ouagadougou, à une vingtaine. Elle continuera les visites, afin de pouvoir établir la situation, au plan national. A cet effet, le CFOP laisse entendre ceci : « Des Burkinabè sont morts pour la patrie et la démocratie. L'opposition politique salue leur sacrifice suprême et leur mémoire. Elle compatit à la douleur de leurs familles à qui elle exprime sa très profonde compassion ». Pour Zéph, des réflexions sont en train d'être menées, afin d'honorer à jamais la mémoire des disparus qui sont toujours dans les morgues.

Face à cette situation, l'opposition politique évoque la nécessité d'une commission d'enquête, afin de situer les responsabilités ou de donner les suites judiciaires qui s'imposent. De même, elle regrette les actes de pillage et de vandalisme qui ne sont que le fait d'individus mal intentionnés qui profitent de ce genre de situation pour commettre leur forfait. Elle justifie cela par la voix de son chef de file : « les Burkinabè sont témoins que les actions organisées par l'opposition politique, marches ou meetings, n'ont jamais donné lieu à quelque débordement que ce soit ». Aux victimes des casses et pillages, le CFOP présente ses regrets et sa solidarité.

Que dire de la situation actuelle ?

Dans la situation confuse actuelle relative au mode et conditions d'une transition, suite à la démission du président Blaise Compaoré, l'opposition politique réaffirme sa fidélité aux valeurs universelles qui guident, selon Zéph, l'action démocratique prenant en compte les normes en vigueur, sur le plan international et qu'elle souhaite une transition démocratique et civile. Face à l'imprudence des populations à connaître un dénouement final au processu de transition, Zéphirin Diabré confie ceci dans sa déclaration liminaire : « L'opposition est d'avis que le modèle de transition démocratique et civile qui pourrait conduire notre pays à une nouvelle vie constitutionnelle normale, ne peut être que le résultat d'un consensus national, obtenu à la suite de concertations larges impliquant toutes les forces démocratiques et sociales et toutes les institutions du pays, y compris notre armée nationale ». Il continue en affirmant qu'il appartient aux Burkinabè d'imaginer le modèle de transition démocratique et civile qui répond le mieux à la question du moment. Comme beaucoup de Burkinabè et d'observateurs, l'opposition politique souligne l'urgence de la question de la transition, en vue de lever les incertitudes relatives au fonctionnement normal des services, la reprise des activités socioéconomiques et d'éviter les sanctions de la communauté internationale. Parlant toujours de la transition, l'opposition politique dit être reçue par le nouvel homme fort, le lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida, le 2 novembre dernier. De cette rencontre, il ressort que l'armée a exprimé sa disponibilité à des concertations avec toutes les forces vives de la nation, en vue de trouver la formule appropriée, inclusive et consensuelle d'une transition politique. Aux dires de Zéph, il est ressorti qu'au cours de cette même rencontre, promesse a été faite au CFOP de lui transmettre un document sur le schéma de la transition, en vue de recueillir ses observations. A cet effet, le CFOP dit avoir déjà mis un groupe de travail, en attendant le document promis, qui veille actuellement sur la question, afin de finaliser des propositions qui seront présentées dans le cadre des concertations prévues. L'opposition politique a ainsi lancé un appel à tous les Burkinabè à la responsabilité et à la retenue afin de sortir de cette tourmente dans l'unité d'action.

Par W. Emmanuel SAWADOGO

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